Du 6 au 10 mai 2025, l’Université de Lomé accueille au Village du Bénin, un colloque international sur le thème « Recherche et enseignement à l’ère post-numérique », réunissant une vingtaine de chercheurs venus de divers horizons. Organisé par l’Équipe de Recherche en Germanistique, Interculturalité et Développement Durable (ER-GIDD) du département d’allemand de la Faculté des lettres, langues et arts (FLLA), l’événement bénéficie du soutien financier de la Fondation allemande Alexander von Humboldt.
25 participants provenant de différentes régions, institutions et disciplines, sont à Lomé pour enrichir ce colloque de leurs réflexions. Firmin Ahoua, professeur titulaire de linguistique de l’Université Félix Houphouët-Boigny de Côte d’Ivoire, a fait le déplacement de Lomé pour participer à ces discussions et partager ses réflexions sur le numérique, ses avantages et les innombrables défis qu’il pose dans la recherche et l’enseignement supérieur. Le linguiste vient divulguer les résultats de ses études sur la numérisation des langues comme l’anufo (tchokossi), une langue proche du baoulé de la Côte d’Ivoire d’où il vient. Tout comme lui, d’autres chercheurs sont venus du Cameroun, du Bénin, du Ghana, du Sénégal et bien d’autres pays, et de différentes spécialités.
L’objectif du colloque est d’attirer l’attention du monde académique et de la société sur l’utilisation responsable du numérique. Une initiative qui rencontre l’adhésion totale du professeur Atafei Pewissi, président de la Commission scientifique et pédagogique de la FLLA. Pour lui, les réflexions dans le cadre de ce colloque permettront d’aborder un problème crucial à notre époque, celui du plagiat devenu récurrent du fait de l’accessibilité des informations grâce au numérique ; un danger à éviter : « Si on n’attire pas l’attention des étudiants, des enseignants et les autres acteurs sur les copier-coller, où irons-nous ? Nous allons à la dérive et c’est cette dérive qu’il faut arrêter. Ce colloque permet de dire aux gens que ce qu’ils trouvent et pensent que c’est privé, c’est plutôt public ; et que ce qu’ils ont trouvé en ligne, les autres peuvent aussi le trouver. Nous avons donc un devoir d’originalité et il nous revient d’éviter de plagier les autres ».
La lutte contre le plagiat, l’Université de Lomé en a fait un élément central dans sa marche vers l’excellence académique, tout en veillant à la disponibilité des ressources numériques afin de faciliter le travail de recherche pour la communauté universitaire. « Le wifi est désormais une réalité dans les coins et les recoins du campus. Et, depuis la crise liée à la pandémie du COVID-19, nous avons pu introduire systématiquement les cours en ligne et en mode hybride. Des logiciels anti-plagiats sont désormais disponibles pour assurer l’éthique et la probité intellectuelle dans la publication des résultats de nos recherches », a rappelé à l’ouverture officielle de ce colloque, le professeur Essohanam Boko, directeur de la Recherche et de l’Innovation (DRI), représentant le président de l’Université de Lomé.
Pour les organisateurs de ce colloque, il s’agit de questionner l’utilisation du numérique dans la recherche et l’enseignement en s’interrogeant sur les différents paradigmes à prendre en compte, les règles d’éthique qui s’imposent à tous. « Nous avons initié ce colloque, pour rassembler les collègues de toutes disciplines et de différents pays, afin de mener une réflexion critique sur les nouvelles opportunités que nous offrent les nouvelles technologies, mais également sur les dangers que peuvent receler ces technologies. Nous allons voir ensemble comment nous pouvons les utiliser de façon efficiente, mais aussi de façon responsable pour faire avancer la science, la recherche, sans pour autant détruire l’humain que nous sommes », a précisé le professeur Akila Ahouli, président du Comité d’organisation.
Les conclusions de ce colloque et les différentes communications seront rassemblées en actes selon les organisateurs. Ledit colloque permettra également de porter sur les fonts baptismaux, une association d’anciens boursiers de la Fondation allemande Alexander von Humboldt.
Pour l’Université de Lomé, ce colloque s’inscrit dans la volonté de promouvoir une recherche éthique, innovante et ancrée dans les réalités contemporaines. En réunissant des chercheurs aux profils variés autour des enjeux du numérique, l’institution affirme son rôle de carrefour scientifique et son engagement à accompagner les mutations de l’enseignement supérieur, tout en veillant à préserver les valeurs fondamentales d’intégrité, de rigueur et de collaboration académique.
