Les 5 et 6 juin 2025, le centre régional WASCAL a servi de cadre au troisième colloque international de l’Équipe des Études Anglophones (2EA), structure de recherche de la Faculté des lettres, langues et arts (FLLA) de l’Université de Lomé. Placée sous le thème : « L’interaction entre les sciences humaines, l’action climatique et le développement de l’Afrique : un catalyseur pour des futurs durables », cette rencontre scientifique a rassemblé des enseignants, chercheurs et étudiants de cycles supérieurs de sept pays, dont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, les États-Unis, la Guinée, le Sénégal et le Togo.
La cérémonie d’ouverture a été présidée par le professeur Essohanam Boko, directeur de la Recherche et de l’Innovation (DRI), représentant officiel du président de l’Université, le professeur Adama Mawulé Kpodar. Dans une allocution empreinte de gravité, le professeur Boko a dressé un tableau lucide des menaces systémiques qui pèsent sur notre époque : dérèglement climatique, effondrement de la biodiversité, pollution croissante, épuisement des ressources naturelles. Autant de phénomènes d’une ampleur inédite, qui exigent des réponses à la fois novatrices, inclusives et durables. Il a souligné, avec force, que : « L’éducation environnementale, souvent cantonnée aux seules dimensions techniques, s’enrichit et gagne en portée dès lors qu’elle s’articule aux sciences humaines, véritables amplificateurs de sens et de conscience. »

Dans son mot de bienvenue, Dr. Ebony K. Agboh, maître de conférences et président du comité d’organisation, a salué la diversité disciplinaire et géographique des contributions. Il a insisté sur le rôle stratégique que jouent les chercheurs en lettres, langues, sciences sociales et environnementales dans l’élaboration de solutions innovantes aux défis globaux : « Que nous soyons littéraires, linguistes, sociologues, anthropologues ou experts du développement, nos réflexions croisées nourrissent les politiques publiques de demain. »
Prenant la parole à son tour, le professeur Dotsé Yigbé, doyen de la Faculté de la FLLA, a livré une intervention à la fois érudite et introspective. Rappelant le poids de la mémoire historique et culturelle dans la perception du changement climatique, il a mis en lumière ce qu’il appelle une « anomalie informationnelle » persistante en Afrique. Il a également souligné que les récits contemporains – qu’ils abordent le racisme, le sexisme ou l’exploitation écologique – doivent être lus à l’aune d’une conscience critique élargie.

La conférence inaugurale a été prononcée par le maître de conférences Komi Agboka, directeur du centre WASCAL. Dans une présentation dense et éclairante, il a exploré les liens complexes entre culture et environnement, insistant sur le rôle central des humanités environnementales dans la lutte contre la crise climatique. M. Agboka a également mis en exergue les enjeux liés à l’autonomisation des communautés locales et à l’interdisciplinarité des savoirs.
Par-delà les communications scientifiques, ce colloque s’est imposé comme un laboratoire d’idées, invitant à repenser les interactions entre connaissance, culture et action publique dans un contexte africain en pleine mutation. Il rappelle avec acuité que la quête de durabilité ne saurait se faire sans un ancrage dans les expériences, les récits et les imaginaires du continent.

Le colloque international organisé par l’EEA a marqué une étape majeure dans la réflexion sur les défis climatiques en Afrique. En réunissant des experts de disciplines variées et de sept pays, cet événement a illustré la puissance des sciences humaines pour éclairer les enjeux environnementaux et inspirer des solutions durables ancrées dans les réalités africaines.
Les échanges riches et interdisciplinaires ont souligné l’importance de l’éducation environnementale, de la mémoire culturelle et de l’innovation collective pour construire des futurs résilients. L’Université de Lomé, à travers ses chercheurs et ses partenaires, confirme ainsi son rôle de leader dans la production de savoirs engagés et transformateurs.
Ce colloque ne clôt pas un débat, mais ouvre des perspectives ambitieuses : celles d’une Afrique où les humanités et les sciences dialoguent pour porter une vision inclusive du développement. Une chose est certaine — la durabilité se nourrit des récits, des idées et de l’action collective. L’Université de Lomé reste plus que jamais déterminée à en être le catalyseur.
Ensemble, cultivons les savoirs pour une planète juste et vivante.
