L’Université de Lomé à travers son Centre de droit des affaires, en partenariat avec l’Ordre des avocats du Togo, a organisé ce jeudi 09 octobre 2025 à son auditorium, un colloque académique intitulé : « Retour sur l’homme et la terre, hommage à Guy Isidore Adjété Kouassigan » avec un Liber Amicorum en hommage à l’homme. La double célébration des 55 ans de l’Université de Lomé et des 45 ans du Barreau du Togo constitue une occasion solennelle pour rendre hommage à Maître Guy Isidore Adjété Kouassigan, éminent enseignant-chercheur et avocat, que l’Université et les hommes et femmes de droit ont célébré en accomplissant ce devoir de mémoire.
L’objectif du colloque est de réunir les universitaires, avocats et autres praticiens du droit, autorités politiques et administratives, personnalités civiles et étudiants autour de l’héritage scientifique de Me Guy Isidore Adjété Kouassigan, un pionnier du droit foncier africain. Considéré à juste titre comme fondateur du droit foncier africain par le professeur André Cabanis, Me Guy I. A. Kouassigan a fait preuve d’une compétence juridico civiliste qui ne s’est pas limitée qu’au foncier auquel il a dédié son premier ouvrage majeur intitulé : « L’homme et la terre : Droits fonciers coutumiers et Droit de Propriété́ en Afrique occidentale ». Il s’est aussi intéressé au droit privé de la famille et au droit du développement à travers de multiples ouvrages.
Ce colloque offre une occasion de faire le point sur les réponses entre-temps apportées dans les pays francophones d’Afrique subsaharienne aux questions posées par le dédicataire, et de mesurer le chemin parcouru en droit depuis son époque. C’est également l’occasion de jeter un regard rétrospectif, de passer en revue les dynamiques actuelles et d’envisager les perspectives.
Le président de l’Université de Lomé, professeur Kossivi Hounaké, dans son discours officiel d’ouverture, a souligné l’importance de cet hommage, non seulement comme cérémonie, mais aussi comme un acte de reconnaissance scientifique envers un intellectuel visionnaire qui a consacré sa vie à faire évoluer le droit et en le reliant à la réalité sociale. « Ce colloque redonne vie à la mémoire de Guy Adjété Kouassigan. Que l’héritage de ce grand juriste continue d’inspirer et de guider les futures recherches et les enseignements dans le domaine du droit », a-t-il déclaré.
Maître Claude Folly Adama, bâtonnier de l’Ordre des avocats du Togo, a rendu un vibrant hommage à feu Guy Adjété Kouassiganqui pour lui, « était un avocat passionné, fidèle au serment qui nous unit tous, et qui, dans l’exercice quotidien de notre métier, a su incarner les valeurs les plus nobles de notre profession : la rigueur, la loyauté et cette confraternité sans laquelle il n’y a pas de barreau digne de ce nom ».
Le doyen de la Faculté de droit de l’Université de Lomé et directeur du Centre de droit des affaires, professeur A. S. Adjita, a pour sa part, retracé le parcours impressionnant de feu Guy I. A. Kouassiganqui exerça la profession d’avocat au Barreau de Lomé puis à celui de Cotonou. Il a rappelé que Me Guy Isidore Adjété Kouassigan fut un passeur d’idées et un bâtisseur d’institutions. « Dans le cadre de ce colloque, son œuvre, sa rigueur intellectuelle et son engagement pour l’équité méritent que nous fassions halte, que nous relisions ses réalisations, ses apports et que nous prolongions sa pensée dans des propositions utiles aux sociétés africaines d’aujourd’hui. Guy Adjété Kouassigan n’est plus de ce monde. Mais il nous a laissé un héritage intellectuel riche d’enseignement », a-t-il déclaré.
Le colloque en hommage à Me Guy Isidore Adjété Kouassigan a été bien plus qu’une commémoration, il a offert un espace de réflexion critique sur l’évolution du droit en Afrique francophone depuis ces travaux. Les échanges ont mis en valeur la modernité de sa pensée et encouragé les juristes à poursuivre son œuvre en l’adaptant aux réalités actuelles.
Ce colloque académique a permis à l’Université de Lomé de raviver la mémoire d’un intellectuel hors pair et de réaffirmer son attachement aux valeurs de rigueur, de transmission et d’innovation. En honorant l’œuvre de Me Guy Isidore Adjété Kouassigan, l’institution célèbre non seulement un héritage scientifique exceptionnel, mais ouvre aussi la voie à de nouvelles réflexions sur le droit et la société africaine. Ce moment de haute portée intellectuelle s’inscrit pleinement dans les célébrations du 55ᵉ anniversaire de l’Université, qui poursuit sa mission de formation, de recherche et de rayonnement au service du développement.
