L’Institut d’études stratégiques (IES) de l’Université de Lomé, en partenariat avec le Centre régional des Nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC), a organisé, le vendredi 6 décembre dernier, une conférence-débat sur le trafic illicite des armes légères et de petit calibre. Cet événement, organisé dans la Salle de Conférence du CERSA, a porté sur le thème « Sensibilisation pour le désarmement et la prévention de la prolifération des armes légères ». La conférence a été présidée par le commissaire divisionnaire M. Kpatcha Tchendo, représentant le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, en présence de la 2ᵉ vice-présidente de l’Université de Lomé, professeur Kafui Kpégba, du directeur de l’UNREC, M. Nahmtante Anselme Yabouri, du directeur de l’IES, Dr Ekue Gada, ainsi que des enseignants-chercheurs, des organisations de la société civile et des étudiants.
Cette conférence intervient dans un contexte préoccupant de montée de l’extrémisme violent et de prolifération des armes dans la région. Elle vise à sensibiliser les jeunes étudiants et les enseignants-chercheurs sur les enjeux cruciaux de sécurité. Une attention particulière a été accordée au rôle déterminant des femmes dans le processus de désarmement, notamment dans les zones rurales où elles jouent un rôle clé dans la circulation des informations et la protection des foyers.
A l’ouverture des travaux, le directeur de l’UNREC a souligné l’importance de mobiliser les jeunes contre la prolifération des armes légères, en mettant en lumière les graves conséquences des conflits armés exacerbés par le commerce illicite des armes en Afrique. Il a rappelé que ces efforts s’inscrivent dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) 16, qui promeut la paix, la justice et des institutions efficaces, et l’ODD 4, centré sur l’éducation de qualité. « L’éducation est l’outil le plus puissant pour le changement », a-t-il affirmé, soulignant l’importance de sensibiliser les jeunes pour qu’ils deviennent des acteurs du changement et des leaders communautaires. Il a également abordé l’ODD 5 sur l’égalité des sexes, mettant en avant le rôle des femmes et des jeunes filles dans la reconstruction des communautés après les conflits. « En intégrant une perspective de genre dans nos efforts, nous renforçons notre capacité à bâtir une paix inclusive et durable », a-t-il déclaré. En conclusion, il a encouragé les jeunes à devenir « des ambassadeurs de la paix et de la sécurité », exprimant sa gratitude envers les partenaires pour leur soutien.
La 2ᵉ vice-présidente de l’Université de Lomé, professeur Kafui Kpégba, a, quant à elle, mis en avant le rôle de l’Université de Lomé comme « machine de formation de la jeunesse » et a rappelé la création de l’Institut d’études stratégiques pour concilier recherche scientifique et action stratégique de l’État. « Investir dans la jeunesse estudiantine reste le meilleur mode d’action », a-t-elle affirmé, tout en plaidant pour une collaboration accrue avec l’UNREC, en espérant que l’année à venir sera marquée par des projets de recherche-action et de formation de niveau master.
Le représentant du ministre de la Sécurité et de la Protection civile a insisté sur la gravité de la prolifération des armes légères et de petit calibre, constituant une menace sérieuse pour la sécurité des communautés. M. Tchendo a souligné que la mobilisation de la jeunesse et l’intégration du genre sont essentielles pour instaurer une paix durable. « En conjuguant nos efforts et en soutenant des initiatives comme celle-ci, nous pouvons bâtir un avenir plus sûr pour tous », a-t-il indiqué, tout en remerciant l’Université de Lomé et les partenaires pour leur engagement.
La conférence s’est articulée autour de deux panels : un panel institutionnel sur la collaboration UNREC-UL et un panel technique sur les aspects spécifiques des armes légères et leur trafic illicite. L’événement a permis de mieux comprendre le Programme d’action des Nations unies et de développer des compétences pour plaider en faveur du désarmement. Un manuel didactique sera publié et distribué dans les établissements d’enseignement, en collaboration avec les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. Cette initiative s’inscrit dans un programme plus large, avec plusieurs événements scientifiques prévus pour l’année à venir, centrés sur les questions de paix et de sécurité.
