Université de Lomé : conférence publique sur la valorisation des produits naturels

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Le Laboratoire de chimie organique et des substances naturelles (Lab CoSNat) a organisé ce mercredi, une conférence publique sur la synthétisation de molécules hybrides. Animée par le professeur Ata Martin Lawson, cette rencontre scientifique a permis de discuter de la possibilité d’extraire des plantes, des substances chimiques rares, nécessaires dans le traitement de certaines maladies ou dans la fabrication de produits chimiques souvent importés.

La multiplication des besoins humains et la nécessité pour les chercheurs d’y apporter des solutions durables poussent ces derniers à aborder de nouvelles pistes et à partager leurs savoirs. C’est le cas du professeur Ata Martin Lawson de l’Université Le Havre Normandie (France), qui a partagé son savoir, ce mercredi 02 avril, à l’auditorium de l’Institut Confucius de l’Université de Lomé. Au cœur de sa présentation : l’hémisynthèse.

Au cours son exposé, le professeur Lawson a démontré la possibilité de synthétiser des molécules hybrides à partir des ressources naturelles dont dispose le Togo. Placée sous le thème : « Nouveaux horizons pour la valorisation des produits naturels à travers l’hémisynthèse », cette conférence a rassemblé des étudiants et enseignants de la Faculté des sciences de l’Université de Lomé. A l’entame de ses propos, le conférencier a fait de curieux constats : malgré toutes les avancées de la botanique, 8.7 millions de plantes restent méconnues dans le monde et plus de 80% de la flore mondiale n’est pas étudiée. Des constats surprenants qui lui permettent d’affirmer qu’au regard des avancées réalisées avec des extraits des plantes connues et étudiées, de nombreuses nouvelles découvertes sont à envisager si on explore les ressources forestières des pays comme le Togo. « Il s’agit de valoriser les ressources naturelles. En Afrique, on a beaucoup de richesse en termes de biomasse et donc cette biomasse peut servir à produire des molécules à haute valeur ajoutée qui peuvent servir dans le domaine de la santé ou de la thérapeutique », a précisé le professeur Lawson.

Le conférencier a expliqué que de nouvelles molécules peuvent être découvertes ou synthétisées à travers la combinaison des extraits des plantes et des espèces naturelles du Togo et d’ailleurs. Un appel à ses collègues et aux étudiants à explorer les méandres de l’hémisynthèse, un procédé qui permet d’obtenir des substances chimiques, en utilisant des molécules naturelles, d’origine végétale, animale ou fermentaire. Les chercheurs peuvent ainsi créer de nouvelles molécules hybrides nécessaires dans le traitement de certaines maladies ou pour la fabrication de certains produits. La technique pourrait présenter des avantages majeurs, tant pour les scientifiques, que pour des tradithérapeutes spécialistes des plantes, et pour les usagers des produits issus des travaux de ces derniers. « C’est un moyen de valoriser notre patrimoine végétal et notre savoir-faire local, et cela peut améliorer la santé publique au niveau national », rassure-t-il.

Une leçon bien reçue et qui peut impacter la vie et les recherches des participants à cette conférence. Etudiante en master Nutrition et Science des aliments, Tchilalo Walla imagine déjà en quoi une telle technique pourrait l’aider à l’avenir : « Je suis en nutrition et sciences des aliments et les composés médicamenteux nous intéressent beaucoup, parce qu’on saura aussi quelle plante conseiller comme tisane ou ajout nutritif. Nous avons aussi appris l’hémisynthèse qui consiste à extraire des composés naturels et biologiques qu’on peut modifier et combiner pour obtenir des molécules hybrides et les utiliser dans le traitement de certaines maladies comme le cancer et autres », a-t-elle déclaré.

La leçon du jour s’est avérée très intéressante pour le public qui imagine toutes les possibilités qui peuvent en découler. Le professeur Gnon Baba, modérateur de la conférence, s’est réjoui de son contenu et a rassuré le conférencier de la disponibilité des chercheurs à explorer ces nouvelles pistes de synthétisation de molécules. Dans le contexte togolais, de telles découvertes et synthétisations de molécules peuvent contribuer à lutter efficacement contre certaines maladies chroniques. « La particularité est que c’est quelque chose qui peut se faire sur place sans de grands moyens techniques mais qui permet d’obtenir des molécules à haute valeur ajoutée. Sur le plan de la santé, cela peut donner des remèdes beaucoup plus efficaces et standardisés dans le traitement de certaines maladies au Togo. Cela va nous aider sur le plan de la santé et c’est très important pour le développement du pays », a ajouté le professeur Lawson.

Cette conférence sur la valorisation des produits naturels était l’occasion pour les participants d’échanger sur les avantages et la faisabilité d’une telle méthode dont les bases ont été posées par des chercheurs européens. Son application pourrait permettre de remédier à l’absence de certaines molécules sur place ou de comprendre les vertus attribuées à certaines plantes par les tradithérapeutes.

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