« Pouvoir politique, mémoire collective et tradition des commémorations dans la période postcoloniale », est le thème qui a meublé les travaux d’un colloque scientifique international organisé par le laboratoire de langues littéraire et identités germano-Africaines (LIGA), de la faculté des lettres, langues et arts (FLLA) de l’Université de Lomé. Les échanges ont réuni, du 21 au 23 février 2024, à l’hôtel Novela Star (Avépozo-Togo), des participants des universités du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de l’Allemagne et du Togo. Pendant 3 jours, plusieurs sous thèmes et conférences, notamment « solidarité avec l’Afrique. La décolonisation, la Yougoslavie et le mouvement des non-alignés » ; « J’ai volé pour Nkrumah et les obstacles à l’émergence d’une agencité africaine aux XXe siècle » ; « Soleil du Cameroun-critique oubliée ? et censure des propos critiques à l’égard du colonialisme dans l’empire allemand » feront l’objet des échanges.
Ouvrant les travaux du colloque, le 1er Vice-président de l’UL, le professeur Komlan Batawila, a laissé entendre que l’identité collective répond originellement au besoin d’un groupe social de se défendre vis-à-vis des contraintes qui lui sont imposées, mais aussi de revendiquer une définition autonome de son propre projet d’existence et enfin d’être reconnu dans l’espace social. Pour lui, le cas des sociétés africaines, d’abord réduites à l’esclavage par le commerce transatlantique, et ensuite victimes de la colonisation, les structures sociales, ont été désamorcées et sont bafouées en raison de la déshumanisation qui a précédé et accompagné l’ignominieuse traite transatlantique et odieuse exploitation coloniale.
Le professeur Batawila, avant de terminer ses propos a salué la présence à ce colloque des participants venus de divers horizons et de diverses universités et, a souhaité la création d’un groupe de travail sur la mémoire postcoloniale en Afrique de l’ouest. Une telle initiative permettra de revisiter les vestiges du passé, de détecter les lieux de mémoire et d’aider éventuellement à réécrire les pages manquantes de l’histoire de la sous-région ouest-africaine. Auparavant, le professeur Dotsè Yigbe, doyen de la FLLA-UL et responsable scientifique du LIGA, s’est réjoui de la tenue de ces assises et a précisé que la LIGA est une structure de recherches au centre de la stratégie d’internalisation de l’Université de Lomé, d’où leur partenariat avec d’autres universités et organisations.
En marge des travaux, l’assistance a suivi une conférence inaugurale sur le thème « l’holocauste et la mémoire universelle : plaidoyer pour une culture de la mémoire empathique », animée par Charlotte Wiedmann, reporter, journaliste et écrivain. Plusieurs personnalités, notamment l’ambassadeur du Brésil au Togo ont pris part aux travaux.