L’Assemblée nationale togolaise a adopté le 25 mars 2024, la loi fondamentale qui consacre la Ve République. En vue de rendre le processus encore plus inclusif et de permettre aux populations de mieux cerner les spécificités et les enjeux de la nouvelle constitution, le président de la République a demandé à l’Assemblée nationale de procéder à une relecture du texte. Dans cette veine, il est organisé sur toute l’étendue du territoire national, de larges consultations, en vue de recueillir les avis des différentes couches socio-professionnelles du Togo. A l’Université de Lomé, une conférence-débat, initiative du Collectif des étudiants de l’institution, a regroupé les étudiants à l’Amphi 600, le 9 avril 2024. La rencontre a permis aux panélistes d’expliquer aux étudiants, la “substantifique moelle” d’un régime parlementaire tout en apportant des éléments de réponses aux préoccupations légitimes des participants.
Après une brève historique des différents régimes politiques au Togo, les panélistes se sont attelés à expliquer la particularité du régime parlementaire que consacre la loi fondamentale votée par les députés. Dans une approche pédagogique, juridique et donc scientifique, le Dr Junior Kodjo, enseignant-chercheur à la Faculté de Droit de l’Université de Lomé, a félicité les étudiants pour leur intérêt manifeste aux grands débats qui questionnent l’avenir de la nation. Il les a invités à se départir de toute posture politique et émotionnelle, afin de créer un cadre propice au débat contradictoire, constructif et enrichissant, caractéristique du monde universitaire. Tout au long de son exposé, il a présenté les fondamentaux du régime parlementaire et les changements susceptibles d’intervenir sur le plan politique par rapport à la constitution actuelle, lorsque la nouvelle loi fondamentale sera promulguée par le président de la République.
Les étudiants, très nombreux à vouloir prendre la parole, au regard de l’intérêt suscité par le sujet, ont, dans leur grande majorité, posé des questions relatives à la légalité ou à la légitimité de la modification de la constitution opérée par les députés. Ils se sont notamment appesantis sur la question de l’étendue des pouvoirs des députés en fin de mandat. L’orateur du jour a convoqué les différentes écoles qui s’affrontent en la matière. La divergence des interprétations auxquelles on assiste, n’est que la résultante de la perception de l’école à laquelle l’on appartient, a-t-il expliqué.
Les étudiants, moins réservés et moins dubitatifs qu’au début de la conférence, ont salué l’initiative. Ils ont souhaité la duplication de tels échanges pour leur permettre de s’exprimer davantage sur les sujets d’intérêt commun qui concernent l’avenir du pays.
Probablement que ce cadre serait la clé pour intéresser les étudiants à la vie politique et contribuer à l’ancrage des idéaux du civisme et du patriotisme.