Le mercredi 23 juillet 2025, l’Université de Lomé (UL) a signé un accord d’échange d’étudiants et un mémorandum d’accord culturel, scientifique et pédagogique avec Beijing Forestry University (BFU), l’une des institutions chinoises les plus prestigieuses dans les domaines de la foresterie et de l’écologie. Cet événement, présidé par le 1ᵉʳ vice-président de l’UL, le professeur Komlan Batawila, et le vice-président de BFU, M. Guohui Zou, scelle une alliance stratégique pour la formation, la recherche et l’innovation au service du développement durable.
Dans son discours de circonstance, le professeur Batawila a souligné la portée symbolique de cet accord : « Bien plus qu’un simple partenariat, cette convention incarne notre engagement commun pour le savoir, la recherche scientifique et la préservation de l’environnement – un enjeu mondial qui transcende les frontières ». Il a rappelé les axes stratégiques de l’UL, notamment la modernisation pédagogique et l’innovation scientifique, alignés sur la vision 2030 de l’institution.
De son côté, le professeur Guohui Zou a mis en lumière l’amitié sino-togolaise, renforcée par des initiatives comme la Ceinture et la Route et le Forum sur la Coopération sino-africaine. « La BFU, avec pour mission « d’avancer vers un développement vert et construire un monde beau », trouve en l’Université de Lomé un partenaire idéal pour concrétiser cette vision », a-t-il déclaré. Par ailleurs, il a évoqué le fait que sept étudiants togolais ont déjà obtenu des diplômes de la BFU, tandis que deux autres y poursuivent actuellement leurs études.

Des opportunités concrètes pour les étudiants et chercheurs
Les accords signés ouvrent un horizon riche en possibilités pour les étudiants, enseignants et chercheurs des deux institutions. Les échanges académiques permettront à deux étudiants par an d’effectuer des séjours d’un semestre ou d’une année dans l’une des universités, dans des filières ciblées comme l’écologie, la foresterie, ou les technologies géospatiales (GIS et télédétection). Cette mobilité estudiantine s’accompagnera d’une dynamique de recherche partagée, avec des projets collaboratifs sur des thématiques cruciales telles que la préservation des écosystèmes tropicaux, la lutte contre le changement climatique ou l’utilisation durable des bioressources.
La coopération s’étendra également au corps enseignant, favorisant le partage d’expertises pédagogiques par les échanges de professeurs, le partage de ressources pédagogiques et l’organisation conjointe de séminaires scientifiques internationaux. Ces interactions renforceront les capacités de recherche tout en créant des synergies innovantes entre les équipes des deux universités. Le professeur Joseph Koffi N. Tsigbé, directeur en charge de la Coopération à l’UL, a souligné l’importance de la dimension pratique de ces accords : « Ces échanges permettront à nos étudiants d’accéder à des technologies de pointe, comme celles développées par la BFU en matière de gestion forestière durable, tandis que nos chercheurs bénéficieront de nouveaux terrains d’étude et de réseaux académiques élargis ».

Un enjeu environnemental mondial
Les discours ont aussi mis en lumière les défis écologiques communs aux deux pays. Avec 17% des forêts mondiales, l’Afrique joue un rôle clé dans la régulation du climat. Le Togo, dont la couverture forestière est passée de 25% à 8,6% en raison d’un taux de déclin annuel de 4,5%, s’est engagé dans l’Initiative AFR100 pour restaurer ses paysages forestiers. La Chine, quant à elle, affiche une croissance forestière nette depuis deux décennies, avec un taux de couverture dépassant 25%.
« Cette coopération est une opportunité pour mutualiser nos expériences – entre les modèles chinois de conservation et les initiatives togolaises de restauration communautaire », a expliqué M. Zou. Un point repris par le professeur Batawila, qui a évoqué des projets futurs comme la réhabilitation des mangroves au sud du Togo.

Une institution d’excellence au service des écosystèmes
Fondée en 1952 et située dans le district de Haidian à Pékin, Beijing Forestry University est une université nationale clé directement rattachée au ministère chinois de l’Éducation. Reconnue comme l’une des meilleures institutions du pays dans les domaines forestiers et environnementaux, elle fait partie du prestigieux projet « Double First Class » visant à développer des universités d’élite mondiale.
Avec 8 facultés et 35 programmes de recherche, la BFU se distingue notamment par son leadership en gestion durable des forêts, ses innovations en écologie urbaine, ses technologies de pointe en télédétection et systèmes d’information géographique. La BFU compte plus de 16 000 étudiants et 1 200 enseignants-chercheurs, et entretient des partenariats avec 120 institutions dans 30 pays. Son slogan « Advancing Green Development, Building a Beautiful World » guide ses missions d’enseignement, de recherche et de coopération internationale.

Une alliance prometteuse pour l’avenir
La cérémonie s’est achevée sur une note optimiste, avec l’engagement des deux parties de transformer ces accords en réalisations tangibles. Pour l’UL, ce partenariat renforce son positionnement comme un hub académique en Afrique de l’Ouest, tout en offrant à ses étudiants et chercheurs des perspectives internationales. Pour la BFU, il s’agit d’un nouveau jalon dans son rayonnement global, aligné sur les objectifs de développement durable des Nations unies.
« Ensemble, nous ferons de cette convention un modèle de collaboration internationale, au service de la science, de la jeunesse et de la planète », a conclu le professeur Batawila. Un message porteur d’espoir, au moment où les universités s’unissent pour répondre aux défis du XXIe siècle.



