Conformément à la charte du doctorat et à la maquette des écoles doctorales de l’Université de Lomé, un séminaire de formation à la pédagogie universitaire a été organisé les 20 et 21 mars 2025 à l’intention des doctorants, à l’auditorium de l’Institut Confucius. Cet événement, initié par l’équipe de coordination des trois écoles doctorales en collaboration avec le Centre de pédagogie universitaire (CEPU), vise à préparer les doctorants de première et deuxième année d’inscription en thèse aux défis de l’enseignement supérieur.
Le séminaire a rassemblé plus de 300 participants issus des écoles doctorales Lettres et Humanités (ED730-LH), Droit Économie et Gestion (ED731-DEG), Sciences, Technologies, Ingénierie et Santé (ED732-STIS). Il a été officiellement ouvert par le professeur Batomayena Bakoma, directeur de l’ED732-STIS, qui a souligné l’importance de cette formation pour les doctorants. « En tant que futurs enseignants-chercheurs, vous devez maîtriser les outils pédagogiques modernes pour dispenser des cours de qualité et répondre aux exigences du système LMD (Licence-Master-Doctorat). Cette formation est une opportunité pour vous de vous préparer à ces défis », a-t-il indiqué avant d’ajouter que « la pédagogie est au cœur de notre mission d’enseignant. En maîtrisant ces outils, vous serez mieux armés pour transmettre le savoir et inspirer vos futurs étudiants ».

Dr Achille Candide Kouawo, directeur du CEPU, animateur du séminaire.
Le premier jour, le séminaire s’est ouvert sur une session animée par le Dr Achille Candide Kouawo, enseignant-chercheur, maître de conférences à l’Institut national des sciences de l’éducation (INSE) et directeur du CEPU, sur « La pédagogie pour l’enseignant du supérieur ». Il a introduit les concepts clés de la pédagogie universitaire et de l’andragogie, en insistant sur l’importance d’adapter les méthodes d’enseignement aux besoins des étudiants adultes. « L’andragogie, c’est l’art d’enseigner aux adultes. Contrairement aux enfants, les adultes ont des expériences et des attentes spécifiques qu’il faut prendre en compte dans l’enseignement », a-t-il expliqué. Il a ensuite abordé les spécificités du système Licence-Master-Doctorat (LMD) en soulignant l’importance de renouveler les méthodes d’apprentissage, d’enseignement et d’évaluation dans un contexte académique en constante mutation. Sa présentation a permis de poser des bases solides pour les réflexions et les échanges des participants.

La journée s’est poursuivie avec une autre session, animée par Dr Dossou Koffi Dogbe-Semanou (maître-assistant à l’INSE), et qui a porté sur « Enseigner avec les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ». Il a présenté les avantages de la plateforme Moodle pour l’enseignement à distance, en précisant que « les TIC ne remplacent pas l’enseignant, mais elles enrichissent et diversifient les méthodes d’apprentissage. Moodle, par exemple, permet de créer des cours interactifs et de suivre les progrès des étudiants en temps réel ». Il a aussi mis en lumière des stratégies pratiques pour intégrer les TIC dans la scénarisation des cours, tout en mettant l’accent sur l’importance de l’évaluation des apprentissages comme un levier pour mesurer efficacement les progrès des étudiants.

Le deuxième jour de séminaire s’est ouvert sur une session animée par le Dr Eugène Bagan, (maître-assistant à l’INSE), sur les « Modèles et méthodes pédagogiques », mettant l’accent sur les approches actives et participatives. « L’enseignement ne doit pas être un monologue. Il faut impliquer les étudiants, les faire participer et les encourager à réfléchir par eux-mêmes », a-t-il déclaré.
Ensuite, Dr Kouawo a guidé les participants dans l’élaboration d’un syllabus de cours, un outil essentiel pour structurer les enseignements. En insistant sur la structure et la cohérence, il a expliqué comment ce document stratégique peut devenir un outil clé de communication entre enseignants et étudiants. « Un syllabus bien conçu permet de clarifier les objectifs du cours, les contenus à aborder et les méthodes d’évaluation. C’est un contrat entre l’enseignant et les étudiants », a-t-il expliqué. Il a également présenté des méthodologies pour concevoir des objectifs d’apprentissage clairs, définir des activités pédagogiques pertinentes et établir des modalités d’évaluation adaptées. Cette intervention a permis aux doctorants de mieux appréhender les attentes académiques modernes.

Enfin, la session sur « L’évaluation des apprentissages », menée par le Dr Dogbe-Semanou, a offert aux participants un regard approfondi sur les types, objectifs et outils d’évaluation. L’utilisation d’approches diversifiées et innovantes pour garantir une évaluation juste, équilibrée et significative, a été mise en avant.
Au-delà des aspects théoriques et pratiques, ce séminaire a permis de sensibiliser les doctorants aux enjeux et responsabilités liés à leur futur rôle d’enseignant-chercheur. Les doctorants participants (plus de 300) sont désormais capables de définir et d’appliquer les principes de la pédagogie universitaire et de l’andragogie, et d’utiliser les TIC, notamment la plateforme Moodle, pour enseigner à distance. Ils sont aussi à même d’élaborer un syllabus de cours, de concevoir des dispositifs d’évaluation adaptés et d’appliquer des modèles et des méthodes pédagogiques modernes.

Ce séminaire de formation s’inscrit dans la volonté de l’Université de Lomé de renforcer la qualité de l’enseignement supérieur au Togo. En formant ses doctorants aux techniques pédagogiques modernes, l’institution universitaire prépare une nouvelle génération d’enseignants-chercheurs compétents et innovants, capables de relever les défis du système LMD et de contribuer au développement du pays.

