Santé mentale : l’Université de Lomé ouvre ses portes à une innovation de la Bluemind Foundation

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Santé mentale : l’Université de Lomé ouvre ses portes à une innovation de la Bluemind Foundation

Dans la lumière d’un matin de mai, les portes de l’Université de Lomé se sont ouvertes sur une scène inhabituelle. Le vendredi 2 mai, dans le bureau du président de l’institution, un dialogue direct s’est engagé entre la plus grande université du Togo et une fondation qui fait de la santé mentale une priorité absolue. Ce jour-là, les mots ont compté. Les silences aussi.

Le professeur Adama Mawulé Kpodar, président de l’Université de Lomé, a reçu Mme Marie-Alix de Putter, présidente et fondatrice de la Bluemind Foundation, accompagnée de Maître Fortuné Bawubadi Ahoulouma, vice-président de l’organisation. Au cœur des échanges : le déploiement à grande échelle du programme Heal by Hair, qui forme les coiffeuses africaines aux premiers soins psychologiques. Et au-delà, la volonté partagée de bâtir un pont durable entre la recherche, l’enseignement supérieur et l’action de terrain.

Derrière les engagements formels, les deux parties s’accordent d’emblée sur une réalité : « la santé mentale, c’est la santé ». Et elle ne peut plus être reléguée au second plan. L’Université de Lomé, forte de son excellence académique et de son envergure nationale et internationale, s’impose comme un partenaire naturel. Et pour matérialiser cette évidence, le président Kpodar rassure : « Les portes du savoir sont grandes ouvertes, et elles le sont aussi pour les coiffeuses, pour toutes les personnes qu’on oublie parfois quand on parle de santé publique ».

Après quelques échanges pour envisager la future collaboration dont les bases se posent ainsi, la visite s’est poursuivie à l’UniPod, le pôle de technologie et d’innovation de l’université de Lomé. L’endroit émerveille les visiteurs. Le cadre aux murs blancs éclatants avec ses fresques colorées, maquettes, imprimantes 3D, prototypes d’objets connectés s’avère le cadre idéal pour les guérisons de l’âme, pour la santé mentale. A l’UniPod, les idées circulent, se testent, se partagent. Pas de musée de l’innovation, mais un atelier vivant où chercheurs, ingénieurs et étudiants collaborent au présent. Tout y est pour que les coiffeuses puissent apprendre et apporter les premiers soins psychologiques en combinant pratique de terrain et résultats des recherches des enseignants-chercheurs. Devant ce dispositif de serre intelligente, l’équipe de Bluemind Foundation s’est arrêtée, éblouie. Les discussions ont continué abordant les questions d’intelligence collective, de design sensible, de solutions co-construites avec les jeunes… dans ce cadre, des centaines coiffeuses apprendront à écouter. Des dizaines de milliers de clientes seront entendues, soutenues. Des détresses silencieuses pourront être nommées. On évoque les suicides évitables des jeunes, les traumatismes qui circulent de génération en génération si rien n’est dit.

La visite s’est poursuivie dans d’autres espaces avec une démonstration technique et des rencontres avec des jeunes racontant et démontrant leurs projets. L’énergie est dense. Le ton, franc. L’Université de Lomé s’est révélée être bien plus qu’un sanctuaire d’élites. Elle est aussi une plateforme, un carrefour, un accélérateur.

Le choix porté sur l’Université de Lomé est le meilleur, puisqu’à la fin de la visite, personne ne sort les poncifs du « partenariat gagnant-gagnant » ; c’est un acquis. On parle plutôt d’urgence, de rigueur, de ce qu’il est possible d’ancrer dans la durée. Maître Ahoulouma a insisté sur les bases de cette collaboration : accords-cadres, méthodologie, gouvernance…

Une conviction émerge des discussions : la santé mentale n’est ni un luxe, ni une affaire privée. Elle est une responsabilité collective. Une question de souveraineté. Une urgence de santé publique. La population togolaise et sa jeunesse méritent d’être protégées, écoutées, outillées. Y compris celles et ceux qu’on n’invite jamais dans les amphithéâtres.

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