Les travaux de l’atelier de stabilisation du Plan national de Micro-Recherche-Action (MiRAS) ont démarré ce mardi 28 octobre 2025 dans les locaux de l’Institut national des sciences de l’éducation (INSE) de l’Université de Lomé. Organisé en partenariat avec CY Cergy Paris Université (France), le Think Tank Od’ecol international et le Secrétariat Technique Permanent du Plan Sectoriel de l’Éducation (STP-PSE), cet atelier s’inscrit dans le cadre du Programme de Post-Supervision à l’Entrée dans le Métier (PSEM II), destiné à accompagner vingt inspecteurs volontaires des enseignements préscolaires et primaires, issus des sept directions régionales de l’éducation du Togo.
Financé par l’Institut de la Francophonie pour l’éducation et la formation (IFEF) à travers le Projet KIX Afrique 21, cet atelier de trois jours, du 28 au 30 octobre, représente une étape décisive pour concrétiser une approche innovante de la supervision, ancrée dans la recherche-action.

Une démarche de recherche-action au service de la réforme éducative
Le Togo s’est engagé depuis plusieurs années dans une réforme ambitieuse de son système éducatif, visant à renforcer la qualité de l’enseignement et la professionnalisation des acteurs. Dans ce cadre, le programme PSEM, piloté par l’INSE, a pour objectif d’accompagner les nouveaux inspecteurs des enseignements dans leur prise de fonction à travers le renforcement de leurs compétences professionnelles. Face à des défis éducatifs persistants identifiés lors de diagnostics terrain, l’approche MiRAS a été initiée comme une réponse opérationnelle. Son ambition : permettre aux inspecteurs de résoudre des problématiques éducatives spécifiques à leurs contextes d’intervention grâce à la recherche-action, en faisant d’eux des acteurs directs de l’amélioration du système éducatif. Il les inscrit dans une dynamique de mobilisation des outils de diagnostic, d’expérimentation et de suivi, directement articulée aux priorités du Plan Sectoriel de l’Éducation du Togo.
Le professeur Amouzou-Glikpa, coordonnateur de l’équipe de recherche de l’INSE, a souligné l’importance stratégique de cette rencontre : « Le Plan MiRAS n’est pas un simple outil technique. C’est une réponse méthodologique aux défis persistants du système éducatif togolais. En mobilisant les inspecteurs comme chercheurs de terrain, l’objectif de cet atelier est de stabiliser un cadre méthodologique national robuste, afin que chaque micro-recherche-action menée localement contribue efficacement à l’amélioration globale de la qualité de notre système éducatif. Autrement dit, nous créons les conditions d’une transformation durable, fondée sur l’analyse critique, la co-construction et l’expérimentation. »

Des objectifs précis pour des résultats tangibles
L’atelier a pour mission de transformer les diagnostics préalablement établis en plans d’action opérationnels. Les objectifs sont ambitieux : hiérarchiser les problématiques éducatives persistantes, concevoir un cadre méthodologique générique et clarifier le rôle des inspecteurs dans la mise en œuvre du plan MiRAS. Un focus sera également fait sur l’intégration de l’Intelligence Artificielle dans les outils déployés par les inspecteurs.
« Nous devons passer du constat à l’action structurée », souligne le professeur Amouzou-Glikpa. « Cet atelier est le creuset où nous allons forger les outils qui permettront à nos inspecteurs d’agir avec plus de précision et d’impact dans les établissements. »
L’enthousiasme des acteurs de terrain
L’ouverture de cet atelier est accueillie avec un vif intérêt par les principaux concernés. Les inspecteurs, cœur de cible de la formation, en attendent des retombées significatives sur leur pratique quotidienne.
M. Agbéyitsi Mawouegna, inspecteur nouvellement formé et participant à l’atelier, témoigne de son impatience : « Les sessions précédentes du PSEM nous ont permis de poser un diagnostic. Maintenant, avec le MiRAS, nous allons apprendre à construire des protocoles d’intervention précis. C’est exactement le niveau de technicité dont nous avons besoin pour aider concrètement les enseignants face à des classes surchargées ou des difficultés d’apprentissage spécifiques. Je suis convaincu que cela va renforcer notre crédibilité et notre efficacité sur le terrain. »

Pour Mme Mazalou Amayi, une autre participante, l’aspect collaboratif est primordial : « Travailler en réseau avec des collègues de différentes régions et bénéficier de l’expertise de l’INSE et de partenaires internationaux est une chance inestimable. Cela nous permet de ne pas rester isolés face aux défis. Stabiliser ensemble le plan MiRAS, c’est nous donner une feuille de route commune et cohérente pour toute l’année scolaire à venir. »
Une méthodologie axée sur la co-construction
Durant ces trois jours, l’atelier alternera entre des apports théoriques en plénière et des travaux pratiques en groupes restreints. Les inspecteurs planchent sur des thématiques cruciales telles que l’appui aux équipes en difficulté, la différenciation pédagogique dans des classes pléthoriques, l’articulation entre pilotage centralisé et initiatives locales. À l’issue de l’atelier, les inspecteurs disposeront d’un protocole complet de micro-recherche-action individualisé, structuré selon les dix rubriques du cadre méthodologique général. Un rapport exhaustif de l’atelier, des fiches techniques et des outils pratiques seront produits pour accompagner la mise en œuvre du Plan national MiRAS sur l’année scolaire 2025–2026.

L’Université de Lomé, pilote de l’innovation éducative au Togo
À travers son Institut national des sciences de l’éducation, l’Université de Lomé réaffirme son rôle central dans la formation continue des cadres de l’éducation nationale et dans la production de savoirs au service des politiques publiques. Le démarrage effectif des travaux de stabilisation du plan MiRAS, ce mardi, n’est pas seulement une formation ; c’est un investissement dans l’avenir du système éducatif togolais. En outillant les inspecteurs avec des méthodologies de recherche-action éprouvées, l’UL contribue directement à l’amélioration durable de la qualité de l’enseignement et, in fine, à la réussite des élèves. Cet événement s’inscrit ainsi parfaitement dans la mission de service public de l’Université de Lomé, faisant d’elle un acteur incontournable de l’excellence éducative au Togo.


