La « culture de la réussite et l’impératif de l’excellence » est en marche ! Du cadre de vie et de travail à la formation, les défis se relèvent graduellement et assurément avec une volonté toute particulière de faire jouer pleinement à l’institution universitaire sa partition dans son environnement planétaire. A cet égard, les grandes mutations qui partagent une frontière commune avec la rupture, se matérialisent au quotidien. Aujourd’hui, le défi qui préoccupe l’Université de Lomé est la création de centres d’excellence dans les domaines de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (STIM), mais aussi de l’agriculture et de la santé. Dans cette perspective et avec l’appui du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, l’Université de Lomé, en collaboration avec l’Université de Kara, ont soumis au total cinq (5) projets au programme de la Banque Mondiale consacré à la création des Centres d’Excellence Africains phase III-Impact (Projet CEA III-Impact) pour un financement d’environ dix-huit millions (18.000.000) de dollars US. Ces centres d’excellence constitueront un véritable levier pour les études doctorales et les formations en masters. Quel est donc le contenu réel des projets soumis au bailleur désigné ?
Projet Phase Impact du Centre d’Excellence Régional sur les Sciences Aviaires (Impact-CERSA)
La mise en place du Centre d’Excellence Régional des Sciences Avicoles (CERSA) en 2014 a permis le renforcement de capacités des acteurs à travers des formations diplômantes (Master et Doctorat) et des formations de courte durée. Le CERSA a également mené plusieurs activités de recherche appliquée. Ces activités de formation et de recherche du centre ont contribué significativement au développement, à la promotion et à l’amélioration de la filière avicole dans la sous-région. Les objectifs de cette nouvelle phase du centre s’articulent autour de la mise à l’échelle de l’excellence dans la formation, de la recherche-développement afin d’impacter davantage l’industrialisation de la filière avicole et filières connexes. Pour atteindre ces objectifs, plusieurs activités relatives à la formation, à la recherche, au renforcement de capacités, à la valorisation des résultats seront exécutées. L’impact attendu des actions du centre sera l’amélioration de productivité, la professionnalisation de la filière et par conséquent la consolidation de la sécurité alimentaire (disponibilité, accessibilité en quantité et en qualité des produits avicoles et à coût réduit).
Projet Centre d’Excellence Régional pour la Maîtrise de l’Electricité (CERME)
L’énergie est la vie et devant les aux nombreux déficits en énergie électrique, une nouvelle dynamique doit être insufflée à la recherche et à la formation à travers des structures de ce centre d’excellence régional qui doit accroître la quantité et la qualité du capital humain indispensable au sous-secteur de l’Electricité.
Les objectifs essentiels du CERME sont de relever le défi de compétences techniques et de la recherche scientifique appliquée dans le secteur de l’électricité.
S’agissant du défi de compétences techniques, le CERME se propose de faire les formations suivantes :
- la formation des doctorants en Ingénierie Électrique (pour obtenir le diplôme de doctorant et faire carrière d’Enseignants-Chercheurs dans les Universités ou de Chercheur dans les Centres de Recherche ou de Recherche et Développement (R&D) du secteur de l’électricité) ;
- la formation des Masters Ingénieurs Professionnels en Ingénierie Électrique (pour obtenir le diplôme de Master Ingénieur Professionnel et faire carrière dans les Sociétés et Industries de production et/ou d’utilisation de l’électricité ;
- la formation des Masters Ingénieurs Recherche en Ingénierie Electrique pouvant conduire à une thèse de Doctorat ou à un poste d’Ingénieur de Recherche dans le sous-secteur de l’Electricité ;
- la formation professionnelle de perfectionnement, modulaire ou à la carte de courte durée en Ingénierie Electrique, pour les Techniciens du sous-secteur de l’électricité.
S’agissant du défi de la recherche scientifique appliquée, le CERME se propose à ses débuts de mener de la recherche appliquée à l’Ingénierie Electrique dans les axes ou programmes suivants :
- les énergies électriques conventionnelles (réseaux électriques classiques, …) ;
- les énergies électriques renouvelables (élaboration et caractérisation, fonctionnement en site isolé ou en interconnecté, …) ;
- l’efficacité énergétique (dans l’industrie, dans ‘habitat, etc.);
- l’énergie et l’environnement (l’énergie électrique et ses impacts environnementaux).
Projet Centre d’Excellence Africain en Protection Durable des Cultures (CEA-ProDuC)
L’agriculture demeure le moteur de croissance de nombreux pays de l’Afrique subsaharienne. Au Togo, la modernisation du secteur agricole est inscrite comme deuxième priorité du gouvernement dans le Plan National de Développement (PND) sur la période 2018-2022 pour pouvoir réaliser la transformation économique et sociale.
L’un des défis majeurs de ce secteur est de pouvoir lutter permanemment et efficacement contre les bioagresseurs qui font chuter les rendements, dégradent les stocks de denrées, affectant leur valeur marchande et leur qualité alimentaire et nutritionnelle. La pulvérisation généralisée et abusive des pesticides chimiques de synthèse contre les bioagresseurs reste aujourd’hui la principale méthode de lutte. La FAO qui reconnaît les effets néfastes de la lutte chimique (résistance, surdosage, destruction des organismes bénéfiques, perte de biodiversité, intoxications massives des humains dans les pays en développement) recommande une approche de lutte intégrée aux fins de réduction des quantités des pesticides chimiques de synthèse.
Il est donc pertinent et novateur de mettre en place un dispositif régional spécialisé de gestion éco-compatible et durable des ravageurs de cultures. Ce dispositif se spécialisera dans la formation de professionnels (Doctorat, Master et formation de courte durée) et conduira une recherche axée sur la connaissance de la biologie, la physiologie, l’écologie des bioagresseurs et le développement de méthodes de lutte respectueuses de la santé humaine et de l’environnement. C’est la mission du Centre d’Excellence Africain en Protection Durable des Cultures (CEA-ProDuC). Il développera des connaissances scientifiques à travers un programme sous-régional de formation par la recherche (protection intégrée des végétaux, phytopharmacie, etc.) pour générer divers avantages aux différents acteurs du secteur. Le CEA-ProDuC contribuera de façon substantielle à relever les défis liés aux ravageurs importants, augmentant ainsi la productivité, la qualité et la valeur ajoutée des productions agricoles dans une approche de résilience au changement climatique.
Le CEA-ProDuC sera une institution sous-régionale spécialisée dans le domaine de la protection des végétaux grâce à son réseau de partenaires (universités, centres spécialisés, industriels, organisations professionnelles, etc.) nationaux, sous régionaux et internationaux ayant une expertise scientifique et technique avérées. Il fondera sa stratégie d’intervention sur le principe novateur des « Quatre zéro » : zéro pulvérisation d’insecticides chimiques de synthèse, zéro contamination de l’environnement, zéro exposition de la santé humaine et animale, zéro résidus de substances toxiques dans les denrées traitées.
Les principales activités du Centre incluent : i) la formation (Master, Doctorat, courte durée), ii) la recherche avec accent sur les thématiques prioritaires de la région, iii) la vulgarisation des technologies développées, iv) la génération de revenus à travers les partenariats gagnant-gagnant avec les industriels (conventions et prestations de services, brevets, etc.). La performance du Centre en termes de recherche reposera sur ses laboratoires reconnus : (i) Biosécurité ; (ii) Formulation et qualification des pesticides naturels ; (iii) Biotechnologies.
Projet Centre d’Excellence Régional sur les villes durables en Afrique (CERViDA-DOUNEDON).
La croissance des villes des pays en développement est tellement rapide que les interventions urbaines (en termes d’aménagement, de création de réseau routier ou de mise en place de technique urbaine pour l’assainissement) n’arrivent pas à être en adéquation avec le rythme de croissance démographique. Cette situation engendre plusieurs problèmes qui entravent le développement urbain en Afrique avec des enjeux majeurs : enjeux sociaux, sanitaires, économiques et de pollution. Ils sont aujourd’hui plus environnementaux. La nécessité de repenser l’aménagement urbain sur la base de l’éthique environnemental durable s’avère fondamentale.
Dans cette optique, l’Université de Lomé (UL) et l’Ecole Africaine des Métiers d’Architecture et d’Urbanisme (EAMAU), se proposent de mettre en place un Centre d’Excellence Régional sur les villes durables en Afrique (CERViDA ou Dounédon). Cette collaboration entre l’Université de Lomé et les Grandes Ecoles Régionales au rayonnement international confirmé qui se veut inclusive et élargie à d’autres structures nationales, régionales et internationales, académiques, scientifiques et professionnelles, permettra audit centre de disposer des compétences idoines pour élaborer des formations diplômantes et à la carte, effectuer de la recherche dont les résultats permettraient à la communauté d’avoir un cadre de vie plus agréable.
Centre spécialisé dans la formation de cadres en aménagement urbain implanté à Lomé, le CERViDA mettra à la disposition des structures professionnelles aux collectivités locales, des produits d’excellence avérés et les accompagnera dans la résolution durable des problèmes qui assaillent et ternissent l’image des villes africaines. Il contribuera au renforcement des capacités des cadres du milieu professionnel urbain à travers les formations à la carte.
Le Projet Centre d’Excellence Africain sur les Sciences d’Amélioration des Systèmes de Santé (SA2S)
L’objectif du Centre d’Excellence Africain pour la Sécurité des soins, la Qualité, l’Informatique, le Leadership et la Santé communautaire, est de contribuer au renforcement des systèmes de santé pour une couverture sanitaire universelle, c’est-à-dire le développement des capacités de chacun de ses six piliers afin d’améliorer de façon durable et équitable les services de santé et la santé des populations. Ceci s’inscrit dans l’engagement des états à atteindre les objectifs de développement durable en 2030. En effet, malgré les nombreux efforts déployés, la plupart des pays africains n’ont pu réaliser les objectifs du millénaire pour le développement (de 1990 à 2015). Les taux de couverture des interventions à haut impact (services à base communautaires ; services orientés vers la population ; et soins cliniques individuels) sont bas.