L’École supérieure d’agronomie (ESA) a marqué un nouveau jalon dans son engagement pour l’innovation agricole avec le lancement officiel, ce jeudi 17 avril 2025, d’un Crash Course intensif de renforcement des capacités destiné à stimuler l’innovation et l’entrepreneuriat dans le secteur agricole. Organisé dans le cadre du projet Cooperation for Holistic Agriculture Innovation Nets in Sub-Saharan Africa (CHAIN), cet événement de deux jours, réunit à WASCAL, près de 112 participants venus des milieux académique, agricole et entrepreneurial.
La cérémonie d’ouverture, présidée par le professeur Kossi Yovo, directeur adjoint de l’ESA, et le professeur Agnassim Banito, coordonnateur du projet CHAIN, a souligné l’importance stratégique de cette initiative pour le développement du secteur agricole en Afrique subsaharienne.
Fruit d’un partenariat entre universités, industriels et acteurs du développement rural, le projet CHAIN vise à renforcer l’employabilité des étudiants et les compétences des professionnels africains à travers des formations adaptées aux défis contemporains. Ce Crash Course, animé par des experts roumains, s’inscrit dans cette vision en offrant aux participants des outils pratiques pour transformer leurs idées en projets viables. Le professeur Banito a relevé l’importance de cette initiative : « Ce Crash Course est une opportunité unique pour les acteurs clés du secteur agricole de se former, d’innover et de créer des synergies. CHAIN s’engage à accompagner ces talents pour un impact durable.«
Réparti sur deux jours, le programme, dense, mais adapté, alterne exposés théoriques, ateliers pratiques et temps d’échange, pour maximiser l’impact auprès des 95 participants, composés de producteurs agricoles, d’entrepreneurs, d’innovateurs, des étudiants et de 17 membres du staff y compris les partenaires polonais, soit un total de 112 participants.
La formation est axée sur trois piliers. Le premier s’articule autour de l’entrepreneuriat et consiste à initier les participants aux fondamentaux de la gestion d’entreprise, avec un débat animé sur les avantages du travail salarié versus la création d’entreprise. Le deuxième pilier s’articule autour du marketing agro-industriel avec une session sur les stratégies de commercialisation dans le secteur agricole, essentielle pour valoriser les productions locales. Le troisième pilier s’articule autour de la présentation du Business Model Canvas, un outil incontournable de l’innovation, avec des études de cas concrets illustrés par des applications dans la filière avicole togolaise pour aider les participants à structurer leurs projets.
À l’issue de cette formation, les participants maîtriseront des techniques modernes de gestion d’entreprise, des compétences en marketing agro-industriel et l’utilisation du Business Model Canvas. Ces acquis leur permettront de développer des projets viables et de contribuer activement à la transformation du secteur agricole en Afrique subsaharienne. « Ce cours m’a ouvert les yeux sur des méthodes simples, mais puissantes pour développer ma petite entreprise agricole », témoigne Dédé A., jeune agricultrice venue de Dapaong.
La clôture officielle, prévue le vendredi 18 avril, sera suivie d’un temps de consultation individuelle avec les formateurs, permettant aux participants d’approfondir leurs projets. Un déjeuner convivial marquera la fin de cette formation intense, mais enrichissante.
Ce Crash Course s’inscrit dans la vision de l’Université de Lomé de promouvoir un enseignement axé sur l’innovationet l’employabilité. Il témoigne également de l’engagement du projet CHAIN à soutenir le développement agricole en Afrique, en formant une nouvelle génération d’entrepreneurs et d’innovateurs.
Au-delà des compétences individuelles, ce Crash Course s’inscrit dans une démarche systémique portée par l’Université de Lomé et qui vise à crédibiliser les filières agricoles locales auprès des investisseurs, à favoriser l’émergence de PME innovantes capables de créer des emplois, et à constituer un réseau panafricain d’acteurs engagés pour la transformation agricole. « L’Université doit être un laboratoire d’idées au service du développement », a rappelé le professeur Yovo. « CHAIN en est une parfaite illustration ».
Alors que les travaux se poursuivent vendredi, l’enthousiasme des participants confirme l’utilité de cette initiative. Pour le projet CHAIN, ce n’est qu’un début : d’autres formations et un forum annuel des innovateurs agricoles sont déjà en préparation.
