La Direction de la Recherche et de l’Innovation (DRI) de l’Université de Lomé (UL) a organisé, le jeudi 24 juillet 2025, une séance de restitution du rapport d’évaluation des équipes de recherche universitaires (EQRU). Présidée par le 1ᵉʳ vice-président de l’UL, le professeur Komlan Batawila, cette rencontre s’est tenue à WASCAL-UL en présence du secrétaire général de l’Université, professeur Akossiwoa Quashie épouse Mensah Attoh, du directeur de la DRI, ainsi que des responsables des structures de recherche. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de renforcement de la qualité scientifique et d’optimisation des performances des structures de recherche universitaire.
Lancée en décembre 2024 par l’Arrêté N°058/UL/P/SG/2024, cette évaluation a été conduite par une commission de six experts indépendants. Leur mission est d’analyser les performances et les perspectives des 25 équipes de recherche accréditées, dont 22 ont participé activement à l’exercice. Trois critères principaux ont guidé leur travail : la production scientifique (publications, encadrement des doctorants), le rayonnement académique (collaborations nationales et internationales) et les services à la communauté (impact socio-économique et culturel).
Les résultats, présentés par le professeur Amégnona Agbonon, rapporteur de la commission, ont mis en lumière des avancées notables. Les Équipes de recherche universitaires ont produit entre 6 et 31 publications dans des revues indexées, accueilli un nombre significatif d’étudiants en master et doctorat, et tissé des partenariats fructueux avec d’autres institutions.

Des défis à relever pour une recherche plus structurée
Toutefois, le rapport souligne des lacunes persistantes : manque de ressources financières, synergies insuffisantes entre équipes et besoin de renforcer la gouvernance de la recherche. Les membres des EQRU ont également exprimé leur souhait de voir la période d’évaluation passer de 2 à 4 ans pour mieux concrétiser des projets à long terme.
Autre point clé : la proposition de regrouper certaines équipes en laboratoires plus vastes. Si cette idée est saluée par beaucoup pour éviter la dispersion des moyens, d’autres alertent sur les risques de tensions internes ou de disparition d’équipes prometteuses.
Pour le professeur Essohanam Boko, directeur de la DRI, cette évaluation s’inscrit dans le Plan stratégique de développement de l’Université de Lomé, avec pour ambition de faire de l’institution un pôle académique moderne et compétitif. « Les SRU (Structures de Recherche Universitaires) sont les piliers de la production scientifique. Il est donc indispensable d’évaluer régulièrement leurs performances pour mieux les accompagner », a-t-il précisé.

Une vision ambitieuse portée par l’Université
Dans son allocution, le professeur Komlan Batawila, représentant le président de l’Université de Lomé, a salué le travail « rigoureux et impartial » de la commission. Il a rappelé que « la recherche est le pilier de la crédibilité académique», tout en insistant sur sa dimension transformative pour la société. « Cette évaluation n’est pas un jugement, mais un outil pour progresser », a-t-il déclaré, annonçant des mesures concrètes : « Nous devons collectivement nous engager à relever ces défis. Cela passe par une meilleure structuration des unités de recherche, une orientation des thématiques autour des priorités nationales et africaines, une ouverture vers les partenaires internationaux et une valorisation accrue des résultats au service de la société ».
La présidence de l’Université s’est également engagée à améliorer le financement, à construire des locaux dédiés aux SRU, et à poursuivre le recrutement d’assistants pour pérenniser les activités de recherche.

Vers une dynamique collective
Un appel à l’action collective a été lancé à la fin des travaux. Le professeur Batawila a invité chaque faculté et institut à s’approprier les recommandations du rapport. « C’est à ce prix que nous construirons une université de recherche forte, crédible et innovante », a-t-il affirmé.
Cette évaluation marque un tournant pour l’Université de Lomé. En identifiant ses forces et faiblesses, elle se donne les moyens d’amplifier son impact scientifique et sociétal. Avec des équipes dynamiques, une gouvernance renouvelée et une vision claire, l’UL confirme sa place comme leader de la recherche en Afrique de l’Ouest, résolument tournée vers l’innovation et le développement durable.


