Du 19 au 25 octobre 2025, l’Université de Lomé accueille sur son campus la cinquième édition du programme Heal by Hair, porté par la Bluemind Foundation. Ce programme pionnier vise à former 400 coiffeuses togolaises en tant qu’ambassadrices de la santé mentale, afin de transformer leurs salons de beauté en véritables espaces d’écoute, de prévention et de résilience. Une initiative saluée pour son impact social, son ancrage communautaire et sa portée panafricaine.
La cérémonie officielle de lancement s’est tenue le lundi 20 octobre à l’amphithéâtre Ampah Johnson, en présence de nombreuses personnalités du monde universitaire, institutionnel et diplomatique. Parmi elles figuraient la deuxième vice-présidente de l’Université de Lomé, la présidente de la Bluemind Foundation, des représentantes des ministères en charge de la Santé, de l’Éducation nationale et de la Communication, la responsable projet du Fonds d’Innovation pour le Développement (FID), ainsi que des professeurs venus du Togo et de l’étranger.

Une cérémonie d’ouverture marquée par des engagements forts
La cérémonie s’est ouverte par le mot de bienvenue et de contextualisation de Mme Marie-Alix de Putter, présidente de la Bluemind Foundation. Elle a salué l’engagement des coiffeuses et l’écosystème togolais, qu’elle a qualifié de « rare où les idées trouvent écho, où l’innovation rencontre la volonté politique ». Elle a rappelé que cette édition marque un tournant majeur, avec l’ambition d’accompagner un million de femmes d’ici à 2027.
Mme Johanna Niedzialkowski, responsable projet du FID, a ensuite pris la parole pour retracer le parcours du programme, soulignant sa simplicité apparente et sa puissance sur le terrain. Elle a insisté sur l’importance de documenter scientifiquement les effets du programme afin d’inspirer d’autres modèles à l’échelle mondiale. « Notre travail, c’est de mettre des chiffres derrière ces histoires pour démontrer leur impact », a-t-elle affirmé.

Le discours d’ouverture a été prononcé par la professeure Kafui Kpégba, 2ème vice-présidente de l’Université de Lomé, représentant le président de l’institution. Elle a exprimé sa fierté d’accueillir une initiative aussi porteuse et a réaffirmé l’engagement de l’Université à accompagner la Bluemind Foundation dans la recherche et l’innovation. « Quand on a été sélectionné parmi des milliers pour jouer un rôle social aussi important… on ne peut que vous féliciter et vous souhaiter la cordiale bienvenue dans le temple du savoir », a-t-elle déclaré.
Une conférence de presse pour approfondir les enjeux
La cérémonie a été suivie d’un point de presse à l’auditorium de l’Université. Le professeur Joseph Tsigbé, directeur de la Coopération universitaire, a structuré son intervention autour de trois axes : la mission citoyenne de l’Université, qui l’invite à sortir de sa tour d’ivoire pour s’ouvrir aux préoccupations sociales ; la cohérence stratégique du programme avec le plan 2021–2025 de l’Université, notamment le pilier « service à la communauté » ; et l’engagement pour la recherche appliquée, avec la mobilisation des laboratoires pour documenter scientifiquement l’impact du programme. Il a également évoqué une idée personnelle : celle de créer une « université des parents », pour mieux intégrer les familles dans le système universitaire.

Le Dr Traoré Brahim, maître de conférences agrégé en psychiatrie et coordonnateur scientifique de la Bluemind Foundation, a présenté la méthodologie rigoureuse de la formation Heal by Hair, articulée en cinq étapes : évaluation des attentes et des connaissances initiales, dispensation des modules pédagogiques, évaluations formatives et sommatives, remise d’attestations officielles et accompagnement par la recherche opérationnelle. Il a interpellé les participantes sur leur rôle central dans le changement social : « Ce n’est pas un partage de diplôme à tout venant… nous identifions des ambassadrices qui vont porter le flambeau dans la communauté. »
Une vision inclusive portée par la Bluemind Foundation
Dans son intervention, Mme Marie-Alix de Putter a souligné l’importance de reconnaître le rôle social des coiffeuses, souvent issues de milieux modestes, et pourtant capables de devenir des actrices majeures de la santé mentale communautaire. Elle a mis en lumière la rigueur du processus de sélection, l’importance de la recherche scientifique et les retombées économiques et sociales de la santé mentale. « Derrière les tresses, les nattes, les coupes de cheveux… se cache le soin », a-t-elle renchéri.

Mme Johanna Niedzialkowski a conclu en rappelant que le FID accompagne les projets à toutes les étapes, avec une exigence de rigueur et d’apprentissage collectif. « Ce que nous finançons, ce n’est pas seulement un projet : c’est une opportunité d’apprendre collectivement ce qui fonctionne », a-t-elle souligné.
En accueillant cette formation sur son campus, l’Université de Lomé réaffirme sa vocation citoyenne et son rôle de pionnière en innovation sociale. Ce lancement marque plus qu’une formation : il inaugure un cycle d’espérance et de transformation. À travers Heal by Hair, l’Afrique invente une nouvelle manière de soigner, d’écouter et de bâtir des ponts entre savoir académique et engagement communautaire. L’Université de Lomé est fière d’en être le catalyseur.





