Le Bouc est le titre du nouvel ouvrage du professeur Robert Dussey, enseignant-chercheur à l’Université de Lomé, et actuel ministre togolais des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des Togolais de l’extérieur. Le roman a été présenté et dédicacé, le 8 avril 2024, à la salle professeur Koffi Ahadzi-Nonou de la présidence de l’Université de Lomé. C’était en présence des enseignants-chercheurs, des amoureux de la littérature et des étudiants, venus en grand nombre, et du professeur Koffi N. Tsigbe, représentant du président de l’UL pour la circonstance.
Publié par les éditions Alpha-Oméga, Le Bouc est un roman de 177 pages, structuré en quatre chapitres, dans lequel l’auteur évoque les notions de Dieu, de l’amour, de la vie, de la mort, du VIH, etc. La narration se polarise essentiellement sur Koné, le principal acteur du récit, qui mène une vie de vagabondage et de débauche sexuelle. Pour le critique littéraire, Guy Missodey, « Le Bouc pourrait être lu comme une critique sociale qui interpelle non seulement les parents quant à la bonne éducation de leur enfant, mais aussi tous les partenaires de l’éducation qui avaient, à un moment donné, démissionné devant leur responsabilité ».
Le roman de Robert Dussey, tel La Peste de Camus, pourrait aussi être lu comme une tentative de réponse à la question du Mal. « Ainsi, comme dans La Peste de Camus, la maladie se décline parfois comme la manifestation du Mal dont l’homme est parfois l’auteur, parfois la victime. Toutefois, la chute de l’homme, son renvoi de l’Eden consécutif au péché qu’il a commis, ne serait pas irréversible, le rachat est possible par la piété, condition nécessaire et suffisante du salut. Dès lors, le mal biologique, par la modulation du thème, prend une amplitude métaphysique », a relevé Missodey dans son analyse de l’œuvre. Mais loin de sombrer dans le fatalisme, l’être humain a encore le pouvoir de maitriser, canaliser, dominer voire gérer ses pulsions sexuelles. C’est en ce sens que le roman de Dussey se veut pédagogique et convoque les jeunes devant leur responsabilité qui est le gage d’un avenir radieux.
Le Bouc, in fine, est un roman séduisant, d’une grande qualité littéraire, et facile à lire. L’ouvrage confirme la maturité rédactionnelle de l’auteur, aux dires de Kangni Alem, modérateur de la cérémonie de dédicace. Dans un entretien avec l’auteur, Kangni Alem a cherché à comprendre comment il parvient à allier son statut de philosophe, ses charges actuelles, à l’écriture de la fiction. Des échanges et questions réponses avec le public ont permis de cerner la personnalité de Robert Dussey et de mieux comprendre la quintessence du récit qui fait appel à la moralité. Une séance de dédicace à mis fin à cette belle soirée littéraire.