L’auditorium de l’Institut Confucius de l’Université de Lomé a servi de cadre, le vendredi 13 juin 2025, à la finale nationale du concours « Ma thèse en 180 secondes » (MT180), organisée par l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Placée sous le haut patronage du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR), cette 5ᵉ édition a mis en lumière le talent et la rigueur de 10 doctorants issus des universités de Lomé (UL) et de Kara (UK), venus présenter leurs travaux de recherche en seulement 180 secondes.
La cérémonie d’ouverture, suivie par un grand public, a été marquée par les allocutions, dont celle de M. Kanka-Malik Natchaba, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Dans son discours, le ministre a salué l’initiative qui « combine simplicité et respect de la complexité », soulignant l’importance de rendre accessibles les travaux scientifiques au grand public. Il a également remercié les partenaires, notamment l’AUF et l’ambassade de France, pour leur soutien indéfectible à la recherche scientifique au Togo.

M. Guilhem Aurenche Mateu, représentant l’ambassadeur de France au Togo, a quant à lui, rappelé l’engagement de la France en faveur de la coopération scientifique et universitaire, qualifiant le concours de « parfait exemple d’innovation » pour rapprocher le monde académique de la société civile. Le professeur Pali Tchaa, représentant l’Université de Kara, a insisté sur la nécessité de « célébrer l’excellence » pour le bien du pays, tandis que le professeur Komlan Batawila, 1er vice-président de l’UL, a souligné la diversité et la pertinence des thèmes abordés par les candidats.

180 secondes pour convaincre : un défi relevé avec brio
Le concours MT180, inspiré du modèle australien Three Minute Thesis (3MT), est bien plus qu’un exercice d’éloquence. Il impose aux doctorants de présenter leur sujet de thèse en trois minutes chrono, en termes simples, à un grand public profane et diversifié, avec une seule diapositive à l’appui. Cette année, les candidats ont brillamment relevé le défi, vulgarisant des sujets aussi variés que la gestion des déchets, l’adaptation au changement climatique, ou encore l’innovation dans les matériaux de construction.
Parmi les sujets marquants, on note l’Optimisation de la gestion des déchets d’abattoir (Nandjila Gmabi, UK), l’Ethnobotanique et espèces menacées (Amadou Issifou Sim-Bassi, UL), la Valorisation des argiles togolaises dans le ciment (Babakoua Dilami Diana, UL), l’Attractivité des territoires et développement local (Kouyakoudema Samtou, UK). Ces recherches illustrent la capacité des jeunes chercheurs à répondre aux défis environnementaux, économiques et sociaux.
Les critères d’évaluation, stricts et exigeants, portaient sur l’éloquence (qualité de la présentation, capacité à captiver l’auditoire) et la médiation scientifique (capacité à vulgariser leur sujet et la structuration de leur exposé). Le jury, composé de cinq personnalités issues de divers horizons (communication, recherche, culture, etc.), a eu la difficile tâche de départager les 10 candidats.

Palmarès 2025 : une victoire à la hauteur des enjeux
Après une délibération serrée, les résultats ont été annoncés sous les applaudissements du public. Le 1ᵉʳ prix doté de 500 000 FCFA est remporté par M. Hessouwè Kévin Pari (UL), pour sa thèse sur « Coûts du crédit, finance digitale et bien-être des ménages dans l’Uemoa ». Le 2ᵉ prix est remporté par Samtou Kouyakoudema (UK), pour son travail de recherche sur « Attractivité des territoires et développement local durable », tandis que le 3ᵉ prix est allé à Abdou-Rachidou Gaffo (UL), pour ses recherches sur « l’Optimisation de la cicatrisation par un biomatériau hydrogel ». Le prix coup de cœur du jury est remporté par Kakpo Kossi (UK), pour son étude sur « les services de conseil agricole et l’adoption des innovations agroécologiques ».
Les lauréats représenteront le Togo lors de la finale internationale prévue en octobre 2025 à Bucarest (Roumanie), où ils auront l’opportunité de briller sur la scène francophone.

Une vitrine pour la recherche togolaise
Cette édition 2025 a une fois de plus démontré la vitalité de la recherche au Togo et l’importance de la rendre accessible au grand public. Les thèmes abordés, bien que complexes, ont été présentés avec clarté et passion, illustrant parfaitement l’équilibre entre simplicité et respect de la rigueur scientifique.
L’événement a mis en lumière les synergies entre institutions. L’AUF, l’ambassade de France, l’OIF et les universités publiques togolaises ont uni leurs forces pour offrir une plateforme de rayonnement aux jeunes chercheurs. Ce concours a également souligné le rôle clé de la Francophonie dans la diffusion des savoirs. Comme l’a souligné Mme Marie-Isabelle Ba, représentante de l’OIF : « La science a besoin de la langue française pour se diversifier. Ce concours est un événement majeur pour la communauté universitaire. »

Une conclusion tournée vers l’avenir
La cérémonie s’est clôturée par la remise des prix et un cocktail, dans une ambiance festive. Le succès de cette édition 2025 confirme la vitalité de la recherche togolaise et son ancrage dans les enjeux contemporains, qu’ils soient scientifiques, économiques ou sociaux.
Le concours « Ma thèse en 180 secondes » dépasse le simple exercice de communication : il incarne une vision où la science, accessible et engagée, devient un levier de développement pour le Togo et l’espace francophone. Félicitations à tous les participants et rendez-vous en 2026 pour une nouvelle édition !





