Dans le cadre de l’École thématique de recherche résidentielle CNRS-Afrique HELIOS, qui se tient à l’Université de Lomé du 21 juillet au 1er août 2025, une table ronde de haut niveau a eu lieu le mercredi 23 juillet 2025 dans la salle de conférence du CERSA. Le thème de la rencontre, « Potabilisation de l’eau et son assainissement : interventions en miroir, besoins, solutions potentielles et retours d’expérience », a permis de rassembler des experts internationaux, scientifiques, représentants d’organismes publics et privés, ainsi que des institutions académiques, autour des défis liés à l’eau potable et à l’assainissement en Afrique.

L’objectif de cette table ronde était clair : confronter les expériences, identifier les besoins réels des populations, analyser les initiatives existantes, et surtout, proposer des solutions durables, innovantes et adaptées au contexte africain. L’événement a été animé par les membres de la Chaire UNESCO SIMEV (Sciences des Membranes appliquées à l’Environnement) de l’Université de Montpellier, en partenariat avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France et l’Université de Lomé.
Parmi les personnalités ayant pris part aux discussions figuraient : Mme Clarisse Munier, responsable Afrique – Moyen-Orient – Inde au CNRS, le professeur Philippe Miele, directeur scientifique à l’Institut européen des membranes, le docteur François Zaviska et le professeur Marc Héran, chercheurs à Montpellier (en visioconférence), M. Koumayi Assoutom, coordinateur du projet PASH-MUT, M. Thédyé Bidéma-Newe, chef Production Lomé-Ouest à la TDE.

Le professeur Philippe Miele a présenté les grandes orientations de la Chaire UNESCO SIMEV, insistant sur la nécessité d’une approche interdisciplinaire et transversale dans le traitement de l’eau et l’assainissement. Dr François Zaviska, quant à lui, a mis en avant le rôle central de la réutilisation des eaux usées, soulignant que donner plusieurs vies à l’eau est une nécessité face à la rareté croissante de la ressource. Ce propos a été renforcé par le professeur Marc Héran, qui a déclaré : « Le stress hydrique s’accentuera dans les années à venir. Il est donc urgent de développer des solutions alternatives comme le dessalement de l’eau de mer et l’optimisation des cycles de réutilisation. »
La modération de la table ronde a été assurée par le professeur Martin Pépin Aina et les docteurs Koko Zébéto Houédakor (maître de conférences), Massan Avumadi, directrice de la Société de Patrimoine Eau et Assainissement en Milieu Urbain (SP-EAU). Dans son intervention, le professeur Aina a évoqué les freins culturels à la réutilisation de l’eau en ces termes : « On peut partir de la toilette et retrouver cette eau sur la table. Mais en Afrique de l’Ouest, nous ne sommes pas encore prêts à accepter que l’eau que nous buvons ait pu provenir des toilettes, même après plusieurs traitements rigoureux. »

Ce constat met en lumière l’importance de l’éducation, de la sensibilisation et de l’acceptabilité sociale dans la mise en œuvre de solutions technologiques innovantes en matière d’eau.
Cette table ronde a permis d’explorer de nouvelles pistes de coopération, d’identifier des synergies entre chercheurs, opérateurs et décideurs publics, et de tracer les contours d’une stratégie régionale pour l’eau et l’assainissement fondée sur la recherche, l’innovation et la durabilité.
À travers cet événement, l’Université de Lomé confirme son engagement dans la recherche appliquée, la formation de compétences au service du développement durable, et la mise en réseau des savoirs scientifiques au service des besoins fondamentaux des populations africaines.





