Le vendredi 31 janvier, l’Équipe des Etudes Anglophones (2EA) de l’Université de Lomé a officiellement lancé ses activités scientifiques de l’année 2024-2025 par une conférence inaugurale sur le thème « Intersecting Narratives : the Confluence of American, British, and African Studies in the Postcolonial Landscape ». Cet événement, tenu au Centre international des langues de Lomé (CI2L), a réuni de nombreux chercheurs et étudiants, autour d’une réflexion sur les croisements des récits américains, britanniques et africains dans le contexte postcolonial.
Animée par Dr Komi Begedou, Maître de Conférences en Etudes Américaines à l’Université de Lomé, et modérée par Dr Yao K. Kouma (MC), la conférence a mis en lumière l’impact des héritages coloniaux sur les identités culturelles et les structures de pouvoir. En explorant les notions d’hybridité culturelle résultant de la rencontre des cultures africaines, européennes et indigènes, le conférencier a souligné l’importance de comprendre comment les empires britannique et américain ont façonné les sociétés africaines à travers la colonisation, l’esclavage et l’imposition de normes culturelles européennes.

Les œuvres d’écrivains comme Chinua Achebe, Toni Morrison et Ngũgĩ wa Thiong’o ont servi d’exemples pour illustrer les réactions africaines face à l’imposition culturelle, en mettant l’accent sur les processus de résistance et de décolonisation. Dr Begedou a démontré comment ces récits contribuent à la formation des identités postcoloniales et à la compréhension des tensions et des synergies qui en résultent.
L’étude a également abordé les méthodologies transnationales et l’intersectionnalité, offrant une perspective globale sur l’impact des migrations, de la mondialisation et des technologies numériques sur les sociétés postcoloniales. Cette approche a permis de mieux comprendre les dynamiques complexes des identités culturelles et de l’interconnexion mondiale, notamment à travers les diasporas africaines en Amérique et au Royaume-Uni.
Dr Begedou a insisté sur l’importance de l’analyse comparative des textes littéraires et culturels, citant des œuvres telles que Things Fall Apart de Chinua Achebe, Belovedde Toni Morrison et White Teeth de Zadie Smith. Ces œuvres illustrent parfaitement les intersections des récits américains, britanniques et africains, offrant une meilleure compréhension de la résistance au colonialisme, de l’évolution des identités et des tensions liées à l’héritage de l’empire dans le monde contemporain.

La communication a offert une perspective critique et enrichissante sur les dialogues entre différentes traditions académiques, encourageant une approche interdisciplinaire pour étudier les histoires et cultures postcoloniales.
Dans son discours de lancement de la conférence, le professeur Dotsé Yigbé, Doyen de la Faculté des Lettres, Langues et Arts (FLLA), a salué l’engagement des participants, enseignants-chercheurs et étudiants, dont la passion a fait de cette conférence un moment privilégié dans le développement de la faculté. Il a souligné que ce thème interroge la convergence des récits et des dynamiques culturelles à travers les études américaines, britanniques et africaines. Par ailleurs, il a exprimé son enthousiasme pour cette rencontre, qui permet d’élargir les horizons intellectuels, de déconstruire la narration dominante et de nourrir une réflexion plus inclusive et critique sur le monde postcolonial.
L’Équipe des Etudes Anglophones (2EA) s’engage à poursuivre l’exploration et l’analyse de diverses cultures, littératures, histoires et langues des communautés anglophones du monde entier. En comprenant comment la langue anglaise a façonné et a été façonnée par diverses forces sociopolitiques, économiques et culturelles, 2EA aspire à devenir un centre de recherche de référence pour les études anglophones à l’Université de Lomé. Cette conférence inaugurale a posé les jalons d’un avenir prometteur, marqué par la collaboration académique et l’enrichissement intellectuel.
