Le Centre de Droit Public (CDP) de l’Université de Lomé en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a organisé le mercredi 9 décembre 2015, un Colloque international sur le thème « le droit au secours de l’apatridie » à la salle de Conférences de l’Institut Confucius de l’Université de Lomé. Deux jours de réflexions, de débats et de propositions pour des participants, universitaires, venus du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, de la Cote d’Ivoire, du Sénégal et du Togo, des étudiants et autres experts dans le domaine de la protection des réfugiés et apatrides, conviés autour de deux grandes thématiques, consacrées respectivement au « Droit de la nationalité et causes d’apatridie » et au « Droit à la nationalité et remèdes à l’apatridie ».
Les apatrides ont-ils des droits? Comment éradiquer ce phénomène devenu un réel problème de sécurité publique nationale et international? C’est donc pour fixer les diverses causes de d’apatridie et surtout d’y apporter des pistes de solutions durables à l’actif de la recherche scientifique que ce colloque a été ouvert par le CDP. Le présent colloque du Centre de Droit Public (CDP) s’inscrit dans le cadre de la « campagne officielle de la décennie pour l’élimination de l’apatridie », décennie commémorative des soixante ans de la Convention relative au statut des apatrides, adoptée le 28 septembre 1954 à New York et entrée en vigueur le 06 juin 1960.
« L’apatridie est plus qu’un déni du droit, c’est le paroxysme du non droit, dont la persistance constitue une menace à l’abri de laquelle nul n’est soustrait aujourd’hui », a indiqué Pr Dodzi KOKOROKO, Directeur du CDP, à l’ouverture du colloque. En effet, l’apatride est une personne qu’aucun Etat ne considère comme son ressortissant au regard de sa législation. Ce sont ces personnes sans nationalité, sans citoyenneté, ces personnes incapables de prouver leur rattachement à un pays par lequel leur droits fondamentaux (l’exercice de droits politiques ou l’accès au logement ou à l’éducation) sont protégés par l’Etat concerné, même si elles sont nées et ont grandi dans le pays en question.
On dénombre plus de 10 millions apatrides dans le monde et l’Afrique de l’ouest enregistre environ un million dont 700 milles en Côte d’Ivoire. La question de l’apatridie reste préoccupante d’autant plus que les causes sont multiples, entre autres, la dislocation d’un Etat en plusieurs petits pays, l’instabilité socio-politique dans certains pays du fait de conflits armés internes poussant les personnes à l’exil, les enfants de refugiés sur une terre étrangère, la renonciation volontaire à une nationalité sans avoir acquis une autre auparavant, le phénomène des migrations, etc…
En tout 12 communications ont été présentées au cours de ce colloque. Il s’est agi plus spécifiquement au cours de ce colloque, de répondre à la question « en quoi le droit peut intervenir pour éradiquer l’apatridie et voler au secours de l’apatride, enfin de vivre dans un monde où une personne humain ne serait considérée par aucun Etat comme l’un de ses citoyens ? ».
« Il est enfin temps de réfléchir à la mise en place d’une stratégie globale et synergique pour lutter efficacement contre l’apatridie » a souligné M. Siaka COULIBALY, avant d’ajouter que le droit à une nationalité est un droit universel.
Le Président de l’Université de Lomé, Pr François Messanvi GBEASSOR, le 1er Vice-Président de l’Université de Kara, Pr Adama KPODAR, et plusieurs personnalités du monde universitaire, du corps diplomatique et du système des Nations Unies, notamment le Résident Adjoint du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD-TOGO), M. Siaka COULIBALY et du Haut-Commissariat des Nations Unies aux Réfugiés ainsi que des étudiants ont assisté à la cérémonie d’ouverture.