Le Centre de Droit Public (CDP) de l’Université de Lomé a organisé les 13 et 14 octobre 2017 un colloque international sur le thème : « les vingt-cinq ans de la Constitution de la IVème République Togolaise, 14 octobre 1992 – 14 octobre 2017 ». Ouvert à l’auditorium de l’UL par le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, Pr Octave Nicoué BROOHM, en présence du Président de l’UL, Pr Dodzi Komla KOKOROKO, le colloque a rassemblé d’imminentes personnalités du milieu juridique, universitaire, politique et de la société civile, notamment les Présidents de la Cour Constitutionnelle, de la Cour Suprême du Togo, des membres du gouvernement, du corps diplomatique et des institutions internationales. Des professeurs d’universités du Togo et d’ailleurs ainsi que des étudiants ont pris part à ce colloque qui s’est terminé à la salle concorde de l’hôtel 2 février par une journée de débats.
Quel bilan peut-on établir des 25 années de notre Constitution ? Les dissonances juridico-politiques dans la rhétorique réformiste rappellent que la Constitution de 1992 n’a pas répondu à toutes les attentes placées en elle,
s’est exprimé Pr Dodzi Komla KOKOROKO avant de préciser que si la Constitution de la IVème République s’est distinguée par des avancées révolutionnaires et en phase avec le contexte politique d’hier et d’aujourd’hui (limitation du mandat présidentiel, mode de scrutin présidentiel à deux tours, l’accès démocratisé aux contrepoids, la magnificence de la séparation des pouvoirs dont l’identité même est en mutation), il n’en reste pas moins des imprécisions constitutionnelles tels que le choix du régime politique qui semble relever du jurassick parc des régimes politiques, la saisine de la juridiction constitutionnelle, la moralisation de la vie publique…
Par les assises qui s’ouvrent ce jour, l’Université est bien dans son élément, à savoir son rôle traditionnel de réflexions, de discussions, de contributions savantes à la résolution des problèmes de la cité,
a précisé le Ministre BROOHM à l’ouverture des travaux. Il s’est réjoui aussi du fait de voir rassemblés autant de spécialistes dans diverses disciplines du droit, mobilisés autour d’un sujet qui retient l’attention de tous, suscite des questionnements, des interrogations et inquiétudes.
Plusieurs communications ont meublé la première journée des travaux à l’auditorium de l’Université de Lomé. »La place de la Constitution de 1992 dans l’histoire constitutionnelle », »la pratique de la IVème République : entre démocratie autoritaire et autoritarisme démocratique », »les révisions constitutionnelles sous la IVème République : forces et faiblesses », »la rétroactivité et l’immédiateté de la loi constitutionnelle ». Entre autre exposés sur autant de thèmes et de contextes dans la pratique constitutionnelle sous le prisme du droit afin d’amener le gratin d’universitaires réunis à trouver des voies pouvant servir de brèche à la résolution de la crise autour de la constitution au Togo.
Au second jour, les débats, modérés par des journalistes entre les acteurs clé de la vie politique et de la société civile à la suite des exposés des universitaires, ont permis d’éclairer les uns et les autres. Que ce soit les représentants de la société civile, les acteurs de la vie politique ou les universitaires, tous sont arrivés à la conclusion que le problème togolais n’est pas seulement juridique et que seule une discussion franche entre tous les acteurs pourra déboucher sur une solution durable et acceptable par tous pour une sortie de crise. Lors de sa synthèse des travaux, Pr Alain ONDOUA (Université de Poitiers) a abondé dans le même sens, celui d’un dialogue franc et sincère entre togolais de tous les bords.