Du 5 au 9 mai 2025, la ville d’Aného a accueilli un Focus Group de l’École des Objectifs de Développement Durable (ODD). Placé sous le thème « Aného, ville verte à l’horizon 2050 », cet événement multi-acteurs a réuni chercheurs, décideurs politiques, représentants des communautés locales et partenaires internationaux avec la participation active du Centre d’Excellence Régional sur les Villes Durables en Afrique (CERVIDA-DOUNEDON) de l’Université de Lomé. L’objectif de la rencontre est de co-construire une vision durable pour cette ville côtière togolaise.
Après cinq jours d’intenses discussions, les travaux de ce focus group ont été clôturés ce vendredi 9 mai 2025 à l’occasion d’une cérémonie organisée à la salle Patrice Ayayi Ayivi de la mairie d’Aného. Mme Stéphanie Dos Santos, représentante de l’Institut de Recherche et de Développement (IRD) au Bénin, Ghana, Nigeria et Togo, partenaire à l’organisation des Focus Groups, a souligné l’urgence d’une reconfiguration urbaine intégrée. Elle a rappelé que les villes côtières africaines, dont Aného, enregistrent les plus forts taux de croissance urbaine au monde, ce qui exige une approche croisée des enjeux environnementaux, sociaux et économiques. « La durabilité des villes passe par l’engagement et la responsabilisation de tous les acteurs : élus, techniciens, habitants, chercheurs et partenaires », a-t-elle insisté, saluant l’émergence des communautés de savoir dédiées à la durabilité urbaine en Afrique.

Le professeur Adama Mawulé Kpodar, président de l’Université de Lomé, a quant à lui mis en avant le rôle central de l’université dans ce projet. « L’université a une mission d’utilité sociale et doit répondre aux besoins des collectivités locales », a-t-il affirmé. Il a salué la collaboration fructueuse avec le CERVIDA, dont les expertises ont enrichi les travaux. « Nous proposons de mobiliser nos compétences, notamment en analyse des sols et en sélection d’espèces végétales adaptées, pour accompagner concrètement la revégétalisation d’Aného », a-t-il ajouté, soulignant l’importance de la décentralisation pour une réflexion territoriale plus efficace.

En effet, le CERVIDA a joué un rôle pivot dans ce Focus Group, incarnant la mission d’utilité sociale de l’Université de Lomé. Fort de ses expertises interdisciplinaires en sociologie urbaine, écologie et anthropologie, le CERVIDA a structuré les débats autour de données scientifiques robustes, notamment sur l’analyse des sols et la sélection d’espèces végétales adaptées au contexte côtier. Son approche a permis de transcender les diagnostics pour co-construire des solutions pratiques, comme les « corridors verts » ou les programmes de sensibilisation communautaire. En mobilisant ses chercheurs et jeunes talents (dont des étudiants en master), le centre a aussi facilité le dialogue entre savoirs académiques et savoirs locaux, notamment avec les chefs traditionnels et les acteurs municipaux. Une contribution qui positionne le centre comme un laboratoire incontournable de l’innovation urbaine en Afrique, tant par son ancrage territorial que par sa vision stratégique.

Son Altesse Latévi Adondjégoun Lawson-Body, Prince Régent du Trône Lolan, a partagé son enthousiasme pour cette initiative. « Ce Focus Group nous a permis de mieux comprendre notre environnement, notamment grâce aux visites de terrain, et d’envisager sérieusement la naturalisation de notre ville », a-t-il confié. Il a appelé à un effort collectif pour faire d’Aného « une ville verte d’ici à 2050 », un objectif qui nécessitera l’implication continue des communautés locales et des partenaires techniques.
Sous la direction du professeur Coffi Cyprien Aholou, directeur du CERVIDA-DOUNEDON, ce Focus Group a démontré la puissance de l’intelligence collective. « Il ne s’agit pas seulement de planter des arbres, mais de repenser notre rapport à la ville, à l’espace et au vivant », a-t-il conclu. Avec des engagements forts et une feuille de route claire, Aného se positionne comme un laboratoire vivant de la durabilité urbaine en Afrique. L’Université de Lomé, à travers le CERVIDA, reste plus que jamais un acteur clé de cette transformation.
