Changement climatique et maladies parasitaires : enjeux, impacts et stratégies d’adaptation

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Changement climatique et maladies parasitaires : enjeux, impacts et stratégies d’adaptation

L’École supérieure des techniques biologiques et alimentaires (ESTBA) de l’Université de Lomé a organisé, le vendredi 28 février 2025, à l’auditorium de l’Institut Confucius, une conférence sur la thématique « Changement climatique et maladies parasitaires ». Cet événement a été animé par Dr Darly Carmelle Ghislaine Mayer, Ph.D., professeure agrégée en microbiologie et immunologie au département d’éducation médicale à l’université Texas Tech Health, aux États-Unis. Dr Mayer bénéficie d’une bourse Fulbright pour l’université de Lomé où elle est chargée pendant six semaines de cours de biotechnologies et génie génétique dans le grade de master, mention biotechnologies.

L’objectif de cette conférence était de sensibiliser les étudiants, notamment ceux des domaines de la santé, de la biologie, de l’écologie et des biotechnologies, en mettant à leur disposition des connaissances actualisées. Elle visait également à développer leur esprit critique et leur capacité d’analyse face aux enjeux de santé liés au changement climatique.

Le changement climatique est l’un des défis majeurs du XXIe siècle, avec des conséquences profondes sur l’environnement et la santé humaine. Parmi ces impacts, l’augmentation des maladies parasitaires constitue une menace préoccupante. L’élévation des températures, la modification des précipitations et la multiplication des catastrophes naturelles favorisent la prolifération des parasites et en conséquence, de leurs vecteurs, exposant ainsi davantage de populations aux infections parasitaires.

Les enjeux…

Dans son exposé, Dr Ghislaine Mayer a mis en avant les enjeux liés au changement climatique et son impact potentiel sur l’expansion géographique de maladies parasitaires telles que le paludisme, la leishmaniose et la dengue, toutes les trois, causées par un virus.  Les virus sont transportés par des vecteurs, l’anophèle pour le paludisme, les phlébotomes (appelés en anglais sandflies, ce qui signifie en français moustiques de sable) pour les leishmanioses et par la femelle des moustiques de l’espèce Aedes aegypti. Elle a expliqué que les gaz à effet de serre, bien qu’ils ne constituent qu’une infime fraction de l’atmosphère, modifient l’équilibre thermique terrestre, provoquant un réchauffement global.

Ce réchauffement, selon elle, allonge les saisons de transmission des maladies, modifie les cycles biologiques des parasites et accroît la fréquence des phénomènes climatiques extrêmes tels que les inondations, les sécheresses et les tempêtes, qui favorisent la prolifération des parasites. « Une augmentation de la température, des précipitations et de l’humidité peut provoquer une prolifération des moustiques porteurs du paludisme à des altitudes plus élevées, ce qui se traduira par une augmentation de la transmission du paludisme dans des zones où il n’avait pas été signalé auparavant », a précisé le professeur Mayer.

Elle a également souligné que le changement climatique pourrait accroître la transmission des maladies parasitaires évoquées plus haut non seulement dans des zones où elles sont déjà présentes, mais aussi dans de nouvelles régions traditionnellement non touchées. Elle a mis en garde contre l’impact des températures plus chaudes sur la prolifération des vecteurs, qui pourrait s’accélérer et renforcer la transmission de certaines maladies.

Solutions et stratégies…

Face à ces défis, plusieurs solutions et stratégies d’adaptation ont été proposées. Il s’agit notamment du renforcement des systèmes de surveillance épidémiologique, du développement de nouvelles stratégies de lutte contre les vecteurs, de l’intégration des considérations climatiques dans les politiques de santé publique et de la promotion de la recherche sur l’impact du climat sur les maladies infectieuses. Il faudrait, selon l’oratrice, que dans le cadre des prédictions concernant l’évolution des maladies parasitaires avec le changement climatique, l’Afrique participe aux collectes mondiales de données. Elle a également relevé l’importance de la définition des espèces de moustiques en raison de la transmission des maladies parasitaires mais aussi de la connaissance des espèces les plus actives pour chacune des maladies évoquées.

Pour les étudiants, cette conférence a été une occasion enrichissante d’approfondir leur compréhension des liens complexes entre le changement climatique et les maladies parasitaires. Elle leur a permis d’acquérir des connaissances actualisées et de découvrir des solutions innovantes adaptées aux contextes locaux et globaux. Ils ont aussi appris que pour faire baisser la prolifération des moustiques vecteurs des maladies parasitaires, des gestes simples et un comportement individuel pour l’environnement sont à vulgariser. De plus, les échanges interdisciplinaires ont favorisé un apprentissage collaboratif, essentiel pour former des professionnels aptes à relever les défis sanitaires de demain.

Le changement climatique constitue un facteur clé dans l’évolution des maladies parasitaires, modifiant leur dynamique de transmission et exposant de nouvelles populations à des infections. Une approche globale et multidisciplinaire combinant surveillance, prévention et action environnementale est impérative pour en limiter les impacts sur la santé publique.

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