L’Institut d’études stratégiques (IES) de l’Université de Lomé a tenu, le mardi 26 novembre 2024, un colloque d’une journée à la Salle Professeur Ahadzi-Nonou. Placé sous le thème « Processus d’intégration de l’espace Cedeao à l’aune de la Vision 2050 », les travaux dudit colloque ont été officiellement ouverts par la 2ᵉ vice-présidente de l’UL, professeur Kafui Kpégba, en présence du représentant résident de la Cedeao au Togo, Son S.E.M. Barros Bacar Banjai. L’événement a réuni plusieurs participants dont des enseignants-chercheurs, des membres de la société civile, des journalistes et des étudiants pour débattre du processus d’intégration dans l’espace ouest-africain.
Le colloque avait pour but d’examiner la situation actuelle de la Cedeao à la lumière des défis récents, notamment les crises au Mali, au Niger et au Burkina Faso. Il se voulait également un cadre de discussion autour de la Vision 2050, adoptée lors de la 60ᵉ session ordinaire des chefs d’État de la Cedeao, qui propose une feuille de route stratégique pour l’intégration et le développement durable dans la région.
Les activités de la journée de réflexion étaient organisées en trois phases. D’abord la cérémonie d’ouverture marquée par trois allocutions, ensuite les communications structurées en deux panels et enfin la cérémonie de clôture. Dans son mot de bienvenue, le directeur de l’Institut d’études stratégiques (IES), Dr Ekue Folly Gada, a souligné le rôle crucial de l’IES dans la réflexion sur les enjeux contemporains de l’espace ouest-africain. Il a mis en avant l’unicité de l’IES comme structure de recherche autorisée à aborder des sujets non conventionnels, allant de la sécurité à la santé, en passant par l’environnement et les sciences émergentes. Dans un contexte où la Cedeao traverse une crise significative, Dr Ekue F. Gada a insisté sur l’importance de la recherche et les savoirs endogènes africains pour surmonter les défis historiques qui pèsent sur le continent et aussi pour construire un avenir durable pour la région. Pour terminer, il a annoncé l’ouverture d’un Master en relations internationales, paix et sécurité dès l’année prochaine, renforçant ainsi l’engagement de l’IES envers l’éducation et la formation des futurs leaders.
Prenant la parole pour son allocution de circonstance, le représentant résident de la Cedeao au Togo a souligné l’importance cruciale de ce colloque dans un contexte marqué par des crises politiques et sécuritaires sans précédent dans l’espace ouest-africain. S.E.M. Banjai a pris soin de relever les défis auxquels la Cedeao est confrontée, notamment les attaques terroristes, et a insisté sur la nécessité d’une « coordination régionale » pour répondre à ces menaces, en évoquant le Plan d’action 2020-2024 destiné à éradiquer le terrorisme. Pour lui, la Cedeao doit renforcer son engagement envers l’unité, la paix et la sécurité pour favoriser le développement durable. « Plus que jamais, notre région a besoin d’unité, de paix et de sécurité, sans lesquelles aucun développement n’est possible », a-t-il affirmé. Évoquant la Vision 2050 de la Cedeao, il a souligné qu’elle vise à établir « une Communauté de peuples qui recherche la Paix, la Stabilité et la Prospérité pour tous ». Pour finir, il a appelé à un débat constructif sur ces enjeux cruciaux, tout en remerciant l’Université de Lomé pour son rôle dans l’organisation de cet événement significatif.
Ouvrant le colloque au nom du président de l’Université de Lomé, la deuxième vice-présidente, professeur Kafui Kpégba, a exprimé son honneur et sa satisfaction de voir les chercheurs, les techniciens, la société civile et les étudiants se mettre ensemble pour débattre d’un sujet crucial pour l’avenir de la région. Elle a souligné les succès de la Cedeao, affirmant que « les Ouest-Africains ont réussi à atteindre un niveau d’intégration jamais expérimenté dans aucune autre partie de l’Afrique ». Malgré les turbulences actuelles, professeur Kpégba a insisté sur le fait que « les crises sont partie intégrante de toute évolution » et que le retour aux fondamentaux de la Cedeao est essentiel pour naviguer à travers ces défis. Pour finir, elle a annoncé qu’un manuel pédagogique sur l’histoire et les idéaux de l’intégration sera produit à l’issue de ce colloque, renforçant ainsi l’engagement de l’Université dans la diffusion des connaissances liées à la Vision 2050 de la Cedeao.
Notons que ce colloque avait pour but principal de promouvoir la Vision 2050 de la Cedeao, d’en analyser ses implications pour l’actualité sous-régionale et de proposer des pistes pour sa diffusion et son implémentation. Plus spécifiquement, il s’est agi, à travers différentes communications ; d’évaluer le processus d’intégration en Afrique de l’Ouest ; d’analyser les politiques communautaires par rapport aux objectifs fixés ; d’analyser les critiques formulées contre la Cedeao suite aux crises récentes ; de réfléchir sur les stratégies de diffusion de l’agenda 2050 et de promouvoir les idéaux d’intégration régionale.
Les conclusions du colloque donneront lieu à un document synthétique des analyses et des communications. Il est également attendu la publication d’un ouvrage sur la gestion des crises par la Cedeao et un catalogue de recommandations pour un projet de recherche-action sur l’agenda 2050.