La Faculté des sciences économiques et de gestion (FASEG) de l’Université de Lomé a lancé le mercredi 25 juin 2025, un atelier international de rédaction scientifique et de mentorat pour les jeunes chercheurs d’Afrique de l’Ouest. Organisé en partenariat avec la British Academy et la Birmingham Business School, cet événement de deux jours vise à renforcer les capacités de publication et de recherche des jeunes académiciens de la sous-région.
L’atelier a été officiellement ouvert par M. Kanka-Malick Natchaba, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, en présence du professeur Adama Mawulé Kpodar, président de l’Université de Lomé, du professeur Mawuli Couchoro, doyen de la FASEG et des participants. Dans son discours, le ministre a salué cette initiative, soulignant son alignement sur la vision stratégique du Togo pour une recherche compétitive et internationalisée. « Cet atelier est un investissement dans l’avenir de notre continent. Il permettra à nos jeunes chercheurs de publier dans des revues prestigieuses et de contribuer aux grands débats scientifiques », a-t-il déclaré.
Le professeur Kpodar a quant à lui rappelé l’importance de l’adhésion du Togo au Commonwealth en 2022, une opportunité pour renforcer les collaborations académiques. « Nous devons hisser nos chercheurs au niveau des standards internationaux pour participer activement à la communauté scientifique mondiale », a-t-il affirmé.

Combler le déficit de publication scientifique
Le constat est unanime : bien que l’Afrique regorge de talents, sa représentation dans les revues scientifiques internationales reste faible. Le professeur Couchoro a insisté sur l’urgence d’accompagner les jeunes chercheurs : « Cet atelier leur offre les clés pour une autonomie scientifique et une influence intellectuelle. Ils doivent oser publier, oser viser l’excellence ».
L’initiative, financée par la British Academy, cible spécifiquement les Early Career Researchers (ECR) de neuf pays d’Afrique de l’Ouest (Togo, Bénin, Burkina Faso, Ghana, Nigeria, Sierra Leone, Cameroun, Liberia, Côte d’Ivoire). Avec moins de 30 participants sélectionnés, l’accent est mis sur l’équité genre, reflétant l’engagement du programme en faveur de l’inclusion. Le programme bénéficie de l’expertise d’académiciens de renom du Royaume-Uni en collaboration avec leurs homologues distingués du Togo, Sierra Leone et Ghana, garantissant une approche équilibrée entre perspectives internationales et contexte local africain.

Un programme intensif et pragmatique
L’atelier, structuré autour de sessions interactives, se distingue par son approche immersive, alliant théorie et pratique pour doter les jeunes chercheurs des compétences essentielles à leur réussite académique. Conçu comme un accélérateur de carrière, le programme aborde les défis majeurs auxquels sont confrontés les ECR en Afrique : la maîtrise des standards internationaux de publication et l’accès aux financements.
La première journée a couvert les fondamentaux de la recherche : formulation de problématiques pertinentes, construction d’un cadre théorique solide et de méthodologie de rédaction adaptée aux revues internationales. Des experts comme le professeur Agyenim Boateng (Leeds Beckett University), éditeur de revues renommées, et le Dr Raphael Akamavi (Birmingham Business School), lauréat de prix internationaux, ont dévoilé les secrets des comités de lecture, insistant sur l’importance du choix stratégique des revues. La deuxième journée s’est concentrée sur l’aspect financier, avec des ateliers pratiques sur la rédaction de propositions de subventions et des sessions de mentorat personnalisé pour peaufiner les projets en cours.

Des retombées durables
Au-delà des deux jours de formation, les participants bénéficieront d’un accompagnement sur six mois, incluant relectures d’articles et accès à un réseau de mentors. Cette initiative, alliant rigueur académique et pragmatisme, vise à transformer ces jeunes chercheurs en acteurs clés de la recherche africaine, capables de publier dans des revues de haut niveau et de décrocher des financements internationaux. Un pas de plus vers l’autonomie scientifique de l’Afrique.
Cet atelier s’inscrit dans une vision à long terme de renforcement de l’écosystème de recherche en Afrique de l’Ouest et de promotion de l’excellence académique sur la scène internationale. « Nous voulons créer une communauté scientifique panafricaine dynamique, connectée et tournée vers l’excellence », a expliqué le professeur Couchoro. Les participants bénéficieront d’un suivi post-formation pour concrétiser leurs projets de publication.
Un pas de géant pour la recherche africaine
Cet atelier marque un tournant décisif pour la recherche en Afrique de l’Ouest. En outillant une nouvelle génération de chercheurs, l’Université de Lomé et ses partenaires britanniques posent les bases d’une excellence académique ancrée localement, mais rayonnante internationalement. Comme l’a souligné le ministre Natchaba : « L’avenir de l’Afrique se décidera par la connaissance. Ces jeunes en sont les artisans ».


