L’Agence universitaire de la Francophonie forme du 02 au 04 avril, des jeunes docteurs et doctorants en rédaction scientifique. Un atelier qui constitue la première étape d’une série de formations leur permettant de rédiger des articles de bonne facture en langue française. L’édition de cette année porte sur « les dynamiques scientifiques, socioéconomiques et culturelles associées aux plantes médicinales et aromatiques africaines », ainsi qu’à leurs applications dans divers secteurs.
Des doctorants des Universités de Lomé et de Kara sont en formation depuis le 02 avril au Centre numérique francophone de l’Université de Lomé. Ladite formation initiée dans les pays membres de l’agence, vise à développer un vivier mondial de jeunes chercheurs publiant en langue française. Au Togo, ils sont une dizaine à bénéficier de cette formation qui permettra de les doter de rudiments nécessaires pour la rédaction d’articles et de documents scientifiques de haute facture. « Cet atelier a pour objectif de leur montrer comment faire la recherche efficacement, donc cela passe par une méthodologie de recherche. C’est-à-dire comment rédiger les articles scientifiques, et si possible, comment rédiger leurs mémoires? Donc on voit que parmi eux, il y a certains qui ont commencé par faire des rédactions d’articles, des rédactions de thèse, et l’objectif final c’est qu’ils doivent sortir d’ici en présentant un article qu’ils ont écrit eux-mêmes à partir de la formation », explique le professeur Milohum Dzagli, l’un des formateurs.

Cet atelier trouve un écho favorable auprès de plusieurs jeunes chercheurs comme Justin Kessouagni de l’Université de Lomé qui y prend part afin de s’améliorer. « En tant que jeune docteur c’est la publication qui nous permet de vulgariser ou de partager nos résultats et si nous ne savons pas sur quoi nous baser pour rédiger nos articles et même comment nous y prendre pour publier, nous allons avoir de meilleurs résultats, mais ne pas pouvoir les valoriser. Donc je me suis inscrit premièrement pour apprendre et me perfectionner en rédaction et en communication scientifique », déclare-t-il.
En initiant cette formation, l’AUF veut non seulement renforcer les capacités rédactionnelles des jeunes chercheurs mais aussi promouvoir les rédactions et la recherche de qualité en langue française. « L’Agence universitaire de la Francophonie, à travers son académie veut renforcer la publication en français. Dans certaines rencontres, certaines langues sont plus utilisées et les grandes revues les plus connues sont souvent dans d’autres langues, alors qu’il y a des revues, des journaux en français qui doivent aussi exceller. Dans ce sens, l’agence veut accompagner les jeunes, afin que quand l’article est bon, il puisse être accepté dans de grandes revues francophones », affirme le professeur Gnon Baba,directeur du Centre numérique francophone (CNF)-Togo. Pour ce faire, la formation sera suivie d’une étape de mentorat au Maroc à l’occasion de la seconde édition de l’Université d’été de la Francophonie (UDEF) prévue à Rabat, par l’Académie internationale de la Francophonie scientifique (AIFS), en juillet 2025. Chaque pays membre organise ainsi cette première phase de formation en rédactions scientifiques et propose son meilleur candidat pour la phase de l’Université d’été.
Déjà au deuxième jour de formation, les acquis sont évidents et les participants n’ont pas caché leur satisfaction. Venus de l’Université de Kara, Mawuli Edoh, doctorant en agronomie et Gilbert Bassonna doctorant en philosophie repartiront renforcés et mieux outillés au-delà de leurs attentes. « C’est avec joie que nous sommes en train de nous aguerrir davantage dans l’exercice de la recherche scientifique. Nous sommes aussi satisfaits de pouvoir nous améliorer et de nous projeter à l’échelle internationale, d’avoir l’opportunité de faire des publications qui nous ouvrent des portes à l’international parce que la formation nous donne des pistes de publication à l’international et voilà la satisfaction que nous tirons de cette formation et bien d’autres encore », nous confie M. Edoh. Et Gilbert Bassonna de renchérir : « Personnellement, cette formation me permet de savoir quelle démarche adopter dans les recherches scientifiques, comment rédiger un article scientifique, et aussi dans quelle revue il faut le publier. Aujourd’hui, nous avons tant de revues qui publient des articles scientifiques mais on nous recommande certaines d’entre elles qui sont efficaces et cela nous permet d’éviter les revues prédatrices et qui ne sont pas reconnues ».

Différents modules sont abordés durant ces trois jours de formation et chaque participant en a tiré pour son compte. « Ce que j’ai le plus apprécié, c’est la citation des auteurs dans un article. J’ai remarqué que ce que je faisais avant, sans le savoir, c’était du plagiat. Je citais les auteurs de mes idées mais sans savoir que je ne devais pas tous les jours recopier l’idée de l’auteur. C’est un aspect vraiment nouveau pour moi et j’ai beaucoup apprécié cela », reconnaît Marie Nigon, doctorante en entomologie appliquée à l’agriculture à l’Université de Lomé.
Cet atelier de 20 heures au total étalé sur trois jours, s’articule autour des modules « Méthodologie de la recherche scientifique », « Méthodologie de la rédaction scientifique » et « Procédures de publication et de valorisation scientifique ». Il constitue un tremplin pour les participants dont le meilleur participera à l’Université d’été au Maroc au nom du Togo.
