Le Laboratoire de recherche en Langues, Littérature, Culture et Civilisation Anglophones (LaReLLiCCA) de la Faculté des Lettres langues et Arts (FLLA) de l’Université de Lomé organise du 27 au 28 février 2020, à l’Auditorium de l’UL, un Colloque international sous le thème :
« LETTRES, CULTURES ET DEVELOPPEMENT AU SERVICE DE LA PAIX »
Contexte et justification
La paix et le développement sont des concepts bien connus et bien utilisés au quotidien. Mais, quand il s’agit de les définir et de les vivre, les divergences naissent et les efforts à y consentir se font rares. Le concept de développement est une problématique, sinon une énigme. Au 19è siècle, l’Occident concevait le développement par rapport à sa situation privilégiée avec les autres peuples et cultures. Développer les autres revenait à les élever au rang des Occidentaux par le principe d’assimilation dont ils sont seuls bénéficiaires. Depuis lors cette compréhension n’a pas évoluée. Par rapport à la paix, les obstacles sont légion en Afrique : le tribalisme, le régionalisme, la prédation politique, la violence entre les genres, le fanatisme religieux, la xénophobie etc. Tout ce vocabulaire d’exclusion marque l’état d’âme de certains Africains en guerre avec eux-mêmes sur le continent. A ceci s’ajoutent les moyens de résolution des crises que cet état d’âme crée et entretient entre les Africains. Les moyens de résolution sont de près exogènes dans la majorité des cas. Et pourtant, la paix et le développement sont les produits de la culture. Ils sont inspirés par la culture qui, elle-même, s’est développée en se métamorphosant au fil des générations. La culture, quelles que soient sa nature et sa fonction, se forme et se raffermit au fur et à mesure que les nouveaux paradigmes naissent et exigent des approches variées. Ceci voudrait bien dire que les projets de paix et de développement « clés en mains » sont non seulement des échecs programmés mais aussi et surtout des chaînes d’esclavage politiques, économiques et sécuritaires.
Pour y remédier, il faut donc recenser, à travers la littérature et les langues/cultures africaines, les termes philosophiques de paix et de développement, comprendre leurs exigences spatio-temporelles et expliciter leurs impacts sur la qualité de vie là où ils sont utilisés dans le cadre littéraire et leur mise en œuvre réelle dans la société des vivants. Il s’agit, par ce biais, de réunir les différents paradigmes, les acteurs de la paix et du développement, pour mieux comprendre et mieux choisir les meilleures stratégies de combat. Une fois la stratégie connue, son analyse permettrait de combler le vide en se basant sur les valeurs endogènes ainsi que la complicité positive que l’imaginaire africain et les cultures africaines peuvent apporter d’original à l’éclosion et au maintien de la paix et du développement en Afrique.
Ce colloque rassembleur, de par sa nature académique, est un forum d’idées et des stratégies novatrices dans la recherche de la paix et du développement durable en phase avec les défis du moment. Les chercheurs en Lettres et Sciences Humaines s’accordent pour affirmer qu’un monde qui se construit sur la base des idées est un monde qui survit à tous les aléas. Mieux que le matériel, les idées transcendent le temps et l’espace. En effet, les projets « clés en mains » ne peuvent pas juguler efficacement les différentes crises et enjeux de développement sur le continent. A chaque fois qu’une telle approche intervient, les échecs s’en suivent. Il faut repenser la paix au niveau national, régional et continental avec les approches endogènes et les stratégies adéquates en rapport avec la culture, qu’elle soit puisée des œuvres littéraires ou de l’expérience ambiante. De plus, il est plus facile de s’accorder sur les outils endogènes que sur les outils exogènes en matière de paix et de développement quoique ces dernières puissent venir en renfort à un projet de paix.
Trois axes principaux sont déclinés et explicités pour mieux orienter les contributeurs potentiels.
1- Littérature et paix
La littérature, définie comme l’ensemble des œuvres écrites ou orales à visée esthétique, peut être un facteur impactant durablement les rapports sociaux. Ainsi, elle peut être un facteur de paix, de conflit ou un instrument de construction de la paix au regard du monde actuel caractérisé par la prolifération des conflits, la globalisation du langage. Il importe que la littérature soit un instrument de paix. De là, une question se pose : comment les œuvres littéraires qui ont une vocation essentiellement esthétique, peuvent-elles contribuer à l’édification d’une société exempte de conflits ? Cette interrogation pose une problématique qui englobe les œuvres écrites ou orales, les faits de langues, les représentations, bref un imaginaire créatif. Les contributions sur l’étude des œuvres, des langues, des représentations et des usages seront mises en lien avec l’entièreté des problématiques de la paix.
2- Culture et paix
La culture, vue comme l’ensemble des traditions, des us et coutumes, des connaissances et des valeurs, est également un puissant ferment social pouvant générer des conflits. Mais, elle peut aussi servir la cause pacifique. Cet axe pose la question suivante : comment mobiliser les traditions, les coutumes, les connaissances, les valeurs endogènes pour construire une société paisible ? Cet axe implique l’étude du réel ambiant. En ce sens, les spécialistes de sciences de l’homme et de la société peuvent y contribuer. Mais il constitue une formidable opportunité pour les littéraires de réfléchir sur la façon dont les réalités culturelles peuvent être mobilisées à des fins de création littéraire susceptible de contribuer à l’instauration de la culture de la paix.
3- Genre, développement et paix
La notion de développement est incertaine, fluctuante et souvent européo-centrée. Dans le cadre de cet axe, nous lui donnons le sens de l’ « amélioration des conditions et de la qualité de la vie d’une population sur une aire déterminée ». Ainsi entendu, il s’impose l’évidence de la corrélation entre les conditions d’existence et les conflits locaux. Cette corrélation n’est plus à démontrer. Cet axe pose la question suivante : comment impulser une dynamique d’amélioration des conditions et de la qualité de la vie afin d’enclencher des mutations positives à même de créer des situations sociales non conflictuelles ? Dans le cadre du Togo, on peut réfléchir sur le « Plan National du Développement » (PND) en lien avec les stratégies préventives et curatives des conflits sociaux qui impactent le développement et la paix. La notion du genre en sort enrichie par le principe de mutualisation des différences entre homme et femme à tout point de vue ; le tout s’inscrivant dans la perspective du développement des meilleures conditions pour la croissance et le progrès. A travers cet axe, il est question de théoriser le développement, c’est-à-dire de réfléchir, à travers des cas réels ou des études d’œuvres de fiction sur ce que peut être une bonne condition ou une bonne qualité de vie en relation avec la paix.
Comité d’organisation
- Ataféï PEWISSI, Professeur titulaire, Université de Lomé, Togo
- Kokou Essodina PERE-KEWEZIMA, Professeur titulaire, Université de Lomé, Togo
- Mafobatchie NANTOB, Maître de Conférences, Université de Lomé, Togo
- Komi KPATCHA, Maître de Conférences, Université de Kara, Togo
- Komi BAFANA, Maître Assistant, Université de Lomé, Togo
- Larry AMIN, Maître de Conférences, Université de Kara, Togo
- Weinpanga ANDOU, Maître Assistant, Université de Lomé, Togo
- Pedi ANAWI, Maître Assistant, Université de Lomé, Togo
- Yélian Constant AGUESSY, Maître Assistant, Université de Parakou, Bénin
- Damlègue LARE, Maître Assistant, Université de Lomé, Togo
- Pamessou WALLA, Maître Assistant, Université de Lomé, Togo
- Casimir Comlan SOEDE, Maître Assistant, Université d’Abomey-Calavi, Bénin
- Kpatimbi TYR, Université de Lomé, Togo
Comité scientifique international
- Komla Messan NUBUKPO, Professeur titulaire, Université de Lomé, Togo
- Yaovi AKAKPO, Professeur titulaire, Université de Lomé, Togo
- Augustin AINAMON, Professeur titulaire, Université d’Abomey-Calavi, Benin
- Komla E. ESSIZEWA, Professeur titulaire, Université de Lomé, Togo
- Essoham ASSIMA-KPATCHA, Professeur titulaire, Université de Lomé, Togo
- Akoété AMOUZOU, Professeur titulaire, Université de Kara, Togo
- Léonard A. KOUSSOUHON, Professeur titulaire, Université d’Abomey-Calavi, Bénin
- Ameyo S. AWUKU, Professeur titulaire, Université de Lomé, Togo
- Clémence Laure CAPO-CHICHI, Professeur titulaire, Université d’Abomey-Calavi, Bénin
- Martin M. GANGUE, Professeur titulaire, Université de Lomé, Togo
- Dotsè YIGBE, Professeur titulaire, Université de Lomé, Togo
- Taofiki KOUMAKPAI, Professeur titulaire, Université d’Abomey-Calavi, Benin
- Kodjo AFAGLA, Professeur titulaire, Université de Lomé, Togo
- Iba Bilina BALLONG, Professeur titulaire, Université de Lomé, Togo
- Vamara KONE, Maître de Conférences, Université Alassane Ouattara de Bouaké, Côte d’Ivoire
- Bawa KAMMANPOAL, Maître de Conférences, Université de Kara, Togo
- Tchaa BOUKPESSI, Maître de Conférences, Université de Lomé, Togo
- Tchaa PALI, Maître de Conférences, Université de Kara, Togo
- Innocent Sourou KOUTCHADE, Maître de Conférences, Université d’Abomey-Calavi, Bénin
Nomenclature du résumé/abstract
- Le titre de la communication ;
- Le Nom et Prénom du communicateur
- L’université d’attache
- Adresse email
- Contact téléphonique
Résumé/Abstract
Le résumé de la communication doit comporter les rubriques suivantes :
- l’objectif de la communication ;
- les raisons du choix du sujet ;
- les résultats de la communication ;
- le cadre théorique et méthodologique qui a permis d’obtenir lesdits résultats.
- Le résumé doit être de 70 à 90 mots
- La police : Times New Roman ;
- La taille : 12 ;
- Espacement : 1,5
Les communications peuvent être en français ou en anglais. Mais en tout état de cause, le résumé dans les deux langues est exigé.
Adresses de soumission des résumés : larellicca2017@gmail.com
- Délai de soumission des résumés : 30 janvier 2020
- Date du colloque : 27 et 28 février 2020
Ci-joint les TDR et le Programme du Colloque !