10ème édition du Festival des divinités noires : Des étudiants de l’Université de Lomé ont pris part à une conférence sur l’Histoire africaine

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L’Université de Lomé, partenaire du Festival des divinités noires, a mobilisé ses étudiants dans le cadre des festivités de cette année. Pour cette dixième édition, plus de 200 étudiants des départements d’histoire, de géographie, de sociologie, d’anthropologie et de l’Institut des Sciences de l’Information, de la Communication et des Arts (ISICA) ont pris part, ce 14 janvier 2025, à une conférence axée sur l’Histoire africaine à Aneho. L’objectif est de susciter des réflexions sur la nécessité de changer le discours de l’Occident sur l’Afrique.

Comment changer les narratifs actuels sur le continent africain ? C’est la principale interrogation au cœur de la conférence à laquelle les étudiants de l’Université de Lomé ont pris part ce mardi à Aneho, dans le cadre du Festival des divinités noires.

Pour répondre à cette préoccupation, le conférencier du jour, Gabriel Souleyka, docteur en histoire et auteur de plusieurs livres sur l’Afrique pose les fondements de sa thèse : “tant que les Africains ne raconteront pas eux-mêmes leur propre histoire, celle racontée par les étrangers sera toujours à leur désavantage”. Et pour étayer sa position, le conférencier du jour évoque plusieurs faits d’histoire truffés avec des contrevérités : “ On nous dit souvent que ce sont les Grecs qui ont inventé la médecine. On nous dit que ce sont les Européens qui ont amené la religion, que les Arabes l’ont fait avant avec l’islam… Mais la vérité elle est ailleurs. Je pense que vous le savez mais on doit le répéter. La plus grande bibliothèque du monde est en Afrique, à Alexandrie en Egypte, la deuxième plus grande bibliothèque du monde était en Afrique à Tombouctou. Le christianisme n’est pas arrivé avec les colons au 15e siècle avec les Portugais au royaume du Congo. Il est arrivé par l’Éthiopie. Et quand il est arrivé, ils n’ont pas contraint les Éthiopiens mais après, il faut faire la différence avec l’esclavage”.

Pour Dr Souleyka, les Africains doivent prendre conscience de leur identité, de leurs racines et religions et s’affirmer fièrement aux yeux du monde. Sa conférence a suscité un réel engouement auprès des participants. Les débats ayant suivi la communication du conférencier ont permis d’aborder des questions relatives à l’esclavage, aux religions africaines et étrangères, à la culture et au savoir des Africains, ou encore à l’acceptation de l’identité africaine. De quoi impacter les participants. “Moi principalement, j’ai gardé à l’esprit qu’on doit se mettre en valeur en tant qu’Africain et garder notre culture. Je remercie beaucoup notre conférencier qui nous a donné beaucoup de connaissances en histoire et sur les valeurs africaines”, nous a confié Aku Emmanuella Soumagbo, étudiante au département d’histoire. Étudiant en géographie à l’Université de Lomé, Yao Divin Azondjagni, quant à lui, se dit comblé au-delà de ses attentes : “J‘aimerais exprimer cette joie qui m’anime d’être ici aujourd’hui. Ce fut un grand moment de partage et d’ancrage de nos racines. Après avoir suivi cette conférence, je dirai que dans un monde de plus en plus globalisé, il est essentiel de se redécouvrir, d’apprendre, parce que, comme l’a dit le conférencier, apprendre son histoire est un acte de résistance”. Le déclic est autant perceptible chez Tagnambima Julie Bloack de l’ISICA : “Cette conférence a changé quelque chose en moi en ce qui concerne l’acceptation de ma peau noire et la perception que j’avais de ma peau noire. Ce n’est pas que j’en ai honte mais je me retrouve dans des situations où je me dis : et si j’étais Blanche, comment serait ma vie ? Si je n’étais pas née au Togo, comment serait ma vie ? Mais avec les propos de Gabriel Souleyka, je me suis rendu compte que la mélanine que nous avons est un don et que la peau noire est une bénédiction”.

Le festival des divinités noires est une initiative de l’Association Acofin, visant à sauvegarder le patrimoine culturel africain qui s’exprime à travers chants, danses, rites traditionnels mais aussi des partages de savoirs sous différentes formes. En tournage d’un film documentaire au Togo sur la culture et la spiritualité africaines, Gabriel Souleyka a répondu favorablement à l’invitation des organisateurs pour présenter une communication sur la spiritualité africaine et la nécessité de changer le narratif occidental et étranger sur l’Afrique, à l’occasion de la dixième édition de ce festival.

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